Le ministère de l’intérieur vient de se publier, aujourd’hui 20 mai, un communiqué dans lequel il dément avoir « donné une autorisation pour les manifestations quotidiennes du 1e au 12 juin à Alger » et il assure que les décisions annoncées dans le communiqué du 9 mai sont maintenues, sauf que dans leur communiqué du 9 mai, le même ministère parle de déclaration des marches et non pas d’autorisation comme le stipule clairement l’article 52 alinéa 2 de la constitution.
Le service de communication du ministère de l’intérieur ne pèse visiblement pas ses mots. Aujourd’hui, il publie un communiqué pour démentir la délivrance d’une autorisation des marches à Alger et assure n’avoir reçu aucune demande d’autorisation rappelant que la décision valide est celle annoncée dans le communiqué du 9 mai ! Sauf que les avocats qui ont annoncé avoir obtenu « une déclaration de marche » n’ont jamais parlé d’une autorisation, tout comme le communiqué du ministère de l’intérieur publié le 9 mai dernier citant la constitution comme référence.
La nouvelle constitution dans son article 52 alinéa 02 stipule que “les libertés de réunion et de manifestations pacifiques sont garanties, elles s’exercent sur simple déclaration”. Autrement dit, l’exigence d’une autorisation pour organiser une marche est totalement illégale et contradictoire avec les textes de la nouvelles constitution.
En conclusion, les trois avocats qui ont obtenu la déclaration des marches du 1er au 12 juin sont dans la légalité totale conformément à la constitution et au communiqué du ministère de l’intérieur publié le 9 mai 2020 ! Quels maux !
Pour rappel, la décision du ministère de soumettre les marches populaires à des déclarations préalables est intervenue après que des manifestants aient changé l’itinéraire de la marche lors du 116e vendredi du Hirak le 7 mai, et ce, suite à la répression survenue lors de la 115e marche. « Nous ne voulons pas de confrontation avec les forces de l’ordre, donc nous avons décidé de changer l’itinéraire de notre marche », nous avaient indiqués des manifestants.