Le prix Nobel de la paix attribué à l’Iranienne Narges Mohammadi

Le Nobel de la paix a couronné vendredi la militante iranienne des droits humains Narges Mohammadi, actuellement dans une geôle de la République islamique. La militante et journaliste de 51 ans est récompensée « pour son combat contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous », a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen, à Oslo.
© DR | La journaliste iranienne, Narges Mohammadi, lauréate du prix Nobel de la PAix 2023

Militante et journaliste de 51 ans, Narges Mohammadi a consacré sa vie à la défense des droits humains en Iran, quitte à passer de nombreuses années de sa vie derrière les barreaux, loin de sa famille. Fervente ambassadrice des femmes, elle milite avec force contre le port du voile obligatoire et la peine de mort. Elle dénonce aussi les abus sexuels en détention, un sujet qu’elle connaît et documente d’ailleurs depuis sa cellule de la prison d’Evin, où elle a été réincarcérée il y a plus d’un an.

Sa lutte a été rendue encore plus visible depuis le décès de la jeune Mahsa Amini en septembre 2022, arrêtée et tuée par la police des mœurs iranienne pour ne pas avoir porté correctement le voile. Ce drame avait déclenché une vague de manifestation et de contestation inédite dans le pays.

Arrêtée de multiples fois depuis 1998, Narges Mohammadi a été condamnée à plusieurs peines de prison et doit encore être jugée prochainement pour de nouveaux chefs d’inculpation. Elle a notamment été emprisonnée entre mai 2015 et octobre 2020 pour avoir « formé et dirigé un groupe illégal » (Legam), appelant à l’abolition de la peine capitale.

En son absence, c’est la famille de la militante qui a donc pris la parole ce vendredi, qualifiant cette récompense de « moment historique pour le combat pour la liberté en Iran ». La famille de Narges Mohammadi a également tenu à dédier ce prix « à l’ensemble des Iraniens et en particulier aux femmes et aux filles iraniennes qui ont inspiré le monde entier par leur courage et leur combat pour la liberté et l’égalité ».

 

L’ONU a également salué cette distinction mettant à l’honneur « le courage et la détermination des femmes iraniennes » et a profité de cette occasion pour demander sa libération au plus vite.

La lutte contre le réchauffement climatique encore boudée

Ces dernières semaines, son nom était très souvent revenu parmi les favoris pour l’année 2023, au même titre que celui de l’Afghane Mahbouba Seraj. Parmi les autres favoris évoqués pour 2023, on retrouvait notamment plusieurs entités internationales qui enquêtent sur les crimes de guerre en Ukraine et dans le monde, comme la Cour internationale de justice (CIJ) ou la Cour pénale internationale (CPI).

Le nom du patron portugais de l’ONU Antonio Guterres est également revenu avec insistance, tout comme la lutte contre le réchauffement climatique, généralement boudée (à une exception près).

L’an passé, le prix Nobel de la paix avait été remis à trois lauréats : l’opposant biélorusse Ales Bialiatski, et deux ONG de défense des droits humain, la russe Memorial et l’ukrainienne Center for Civil liberties.

Cette dernière récompense vient donc clore la saison des prix Nobel. Enfin presque. Lundi 9 octobre, l’Académie royale des sciences de Suède devra encore annoncer le Nobel d’économie, seule récompense des Nobel qui n’avait pas été imaginée par Alfred Nobel dans son testament.

 

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