Le RCD critique les projets de révision des codes communal et de wilaya ainsi que la loi sur les partis politiques

Le RCD a sévèrement critiqué les projets de révision des codes communal et de wilaya ainsi que celui sur les partis politiques, ainsi que celui sur les partis politiques, qui « portent en eux-mêmes la fin de toute opinion ou action autonome ».
© DR | Le président du RCD, Atmane Mazouz, prononce une allocution à l'occasion du 35e anniversaire du parti, à Nadi El Moudjahid, Alger.

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), a tenu, ce vendredi 17 janvier 2025, au Nadi El Moudjahid à Alger, la 6e session ordinaire du conseil national consacré au débat sur la situation politique et organique du parti. Les questions liées à la vie politique, socio-économique du pays, les relations algéro-françaises ont été abordées lors de cette réunion.

Dans son allocution d’ouverture, le président du RCD, Atmane Mazouz a fait état du verrouillage des espaces d’expression, soulignant que « la politique du tout sécuritaire a pris le pas le pas sur l’impérieuse et urgente nécessité d’ouverture et des mesures de détente et d’apaisement pour remobiliser la nation et faire face aux multiples défis qui nous attendent ».

Il a affirmé que l’Algérie se trouve dans une situation dangereuse du fait des bouleversements qu’a connu la scène régionale et internationale ces derniers temps. Selon lui, « ignorer la dangerosité de la situation que traverse le pays est une attitude irresponsable et criminelle », a-t-il déclaré. En cette conjoncture difficile, « nous devons prendre nos responsabilités et chacun de nous doit affronter la situation sans complaisance devant la crise profonde que connaît la gouvernance du pays ».

Le président du RCD a sévèrement critiqué les projets de révision des codes communal et de wilaya ainsi que celui sur les partis politiques, qui « portent en eux-mêmes la fin de toute opinion ou action autonome ou tout simplement toute initiative non adoubée par le pouvoir central », a-t-il souligné. Les nouveaux projets de lois sur les assemblées locales « subordonnent toute décision à l’aval des walis et de l’administration, les élus sont ainsi de simples fonctionnaires ».

Concernant le projet de loi sur les partis politiques, Atmane Mazouz n’est pas aller avec le dos la cuillère pour dénoncer ce texte, dont la nouvelle mouture oblige les partis à « l’accompagnement de la politique du gouvernement », ils seront sous un statut type et constitueront « des agences de renseignements du ministère de l’intérieur », a-t-il dénoncé.

Situation socio-économique alarmante :

 Sur un autre volet, le président du RCD dresse un tableau noir de la situation socio-économique du pays qu’il considère alarmante. « La situation sociale dans notre pays est alarmante et si ce n’était pas les cours haussiers des hydrocarbures qui permettent quelques mesures sociales, la pauvreté aurait connu une explosion certaine qui aggraverait la dégradation des indicateurs de développement humain dans notre pays ».

En ce qui concerne la situation, le patron du RCD estime qu’elle difficile du fait de sa forte dépendance aux hydrocarbures, qui représente la part de lion des exportations, soulignant, par ailleurs, que cette dépendance continue expose le pays à de nombreuses difficultés avec, notamment, les fluctuations des prix de l’énergie sur les marchés internationaux, est-il expliqué.

Relations anglo-françaises :

Pour le RCD, cette situation exige et urge la nécessité de « réformes structurelles profondes et urgentes pour dynamiser l’appareil de production hors hydrocarbures et créer des opportunités d’emploi pour assurer une croissance économique durable et inclusive ».

Sur un autre registre, le RCD a abordé la récente crise entre la France et l’Algérie, marquée par les attaques contre l’Algérie des médias et milieux de l’extrême droite. « Les invectives et en particulier l’activisme anti algérien des médias et des milieux d’extrême droite en France qui traverse elle-même une crise de pouvoir profonde appelle au sang-froid et à la retenue, d’autant que l’histoire humaine commune a tissé plus de liens entre nos deux peuples qui demeurent plus fort que les cris d’orfraie de conjoncture », estime le RCD. Pour dépasser cette crise, « les deux pays gagneront à bâtir des relations sereines et apaisées loin des instrumentalisations de comportements de délinquants qui nuisent au respect mutuel », est-t-il indiqué.

Par ailleurs, le RCD a tenu a relevé un fait qui illustre l’impasse historique dans laquelle se trouve notre pays est source d’une sérieuse inquiétude qui peut conduire à des dangers certains. Il s’agit du « déboulonnage de la statue d’Aksel à Khenchela, les attaques contre la généralisation de Tamazight à l’école et sa promotion dans les institutions et les facilités et encouragements de l’extrémisme religieux dans les établissements scolaires et dans la société sont des signes de menaces sur l’identité, les repères de la nation et plus dangereusement, sur la cohésion nationale, notre devenir et notre existence », alerte le RCD.

A cet effet, « le RCD réaffirme que le sauvetage de l’Algérie est incompatible avec la pérennisation du système politique actuel devenu un danger au niveau national et régional », conclut le document.

 

 

 

 

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