Le Soudan rompt ses relations diplomatiques avec les Émirats arabes unis

Le Gouvernement soudanais a décidé ce mardi 6 mai 2025, de rompre ses relations diplomatiques avec les Émirats arabes unis (EAU) et a rappelé le personnel de son ambassade d'Abou Dhabi. Khartoum accuse les Émirats de soutenir les groupe paramilitaire des forces de soutien rapide (FSR).
© DR | Yassin Ibrahim, ministre de la défense du Soudan

Le gouvernement soudanais aligné sur l’armée régulière a décidé ce mardi de rompre ses relations diplomatiques avec les Émirats arabes unis, déclarés «État agresseur», a annoncé le ministre de la Défense Yassin Ibrahim. Dans un discours à la télévision soudanaise, le ministre a accusé Abou Dhabi de violer la souveraineté du Soudan en soutenant les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), en guerre contre l’armée depuis avril 2023.

« Le monde entier a été témoin, pendant plus de deux ans, du crime d’agression perpétré par les Émirats arabes unis à travers leur agent local, la milice terroriste et rebelle des Forces de soutien rapide, et son soutien politique contre la souveraineté et l’intégrité territoriale du Soudan, ainsi que contre la sécurité de ses citoyens », a déclaré le Conseil.

« Constatant que leur agent local avait été vaincu par nos forces armées, l’institution légitime chargée de défendre la patrie et de préserver ses ressources, les Émirats ont intensifié leur soutien et mobilisé davantage de moyens pour fournir à la rébellion des armes stratégiques avancées», a-t-il ajouté.

Et de poursuivre : « Ces armes ont été utilisées pour cibler les infrastructures vitales et de services dans le pays, notamment les dépôts de pétrole et de gaz, le port et l’aéroport de Port-Soudan, les centrales électriques et les hôtels, mettant ainsi en danger la vie de millions de civils et leurs biens. Cela constitue une menace pour la sécurité régionale et internationale, en particulier celle de la mer Rouge. »

Par ailleurs, le Conseil de défense et de sécurité du Soudan a affirmé que conformément à l’article 51  de la Charte des Nations Unies, qui accorde aux États le droit de se défendre, «le Soudan se réserve le droit de riposter à l’agression par tous les moyens afin de préserver sa souveraineté, son intégrité territoriale, de garantir la protection des civils et d’assurer la continuité de l’acheminement de l’aide humanitaire».

Cette décision intervient au lendemain du rejet par la Cour internationale de justice (CIJ) de la plainte introduite par le Soudan accusant Abu Dhabi de « complicité de génocide » dans la province occidentale du Darfour en raison de son soutien présumé aux FSR, une accusation contestée par les Émirats arabes unis.

AD-300-X-250