« La situation sur le terrain est impossible à décrire : des couloirs d’hôpitaux où s’entassent blessés, malades et mourants, des morgues qui débordent, des chirurgies sans anesthésie, des dizaines de milliers de personnes réfugiées dans les hôpitaux« , a lancé Tedros Adhanom Ghebreyesus, comptabilisant « plus de 250 attaques » sur des établissements de santé à Gaza et en Cisjordanie depuis le début de l’agression israélienne le 7 octobre.
« Le meilleur moyen de soutenir ces travailleurs du secteur de la santé et les gens dont ils s’occupent est de leur donner les moyens dont ils ont besoin pour les soins : médicaments, équipement médical et carburant pour les générateurs des hôpitaux« , a-t-il ajouté, réclamant une augmentation de l’aide humanitaire qui arrive via le point de passage de Rafah et répétant les appels répétés des responsables de l’ONU à un « cessez-le-feu ».
« Je comprends ce que les enfants de Gaza traversent, parce que j’ai vécu la même chose lorsque j’étais enfant« , a noté le directeur général de l’OMS, originaire du Tigré en Ethiopie.
« Le son des tirs et des obus sifflant dans l’air, l’odeur de la fumée après qu’ils aient frappé, les balles traçantes dans la nuit, la peur, la souffrance« , a-t-il décrit.
Alors que le Conseil de sécurité profondément divisé sur ce dossier a été incapable depuis le début de l’agression israélienne de parler d’une seule voix, le patron de l’OMS a également réclamé une réforme de l’instance onusienne.
« Je pense depuis longtemps que le Conseil de sécurité ne remplit plus le rôle pour lequel il a été créé« , le maintien de « la paix et la sécurité » mondiale, a-t-il insisté.
Le directeur du Croissant-Rouge palestinien Marwan Jilani, intervenant par vidéo, a lui appelé les membres du Conseil à « faire tout ce qu’ils peuvent pour épargner de nouveaux morts et de nouvelles souffrances« .
Il a particulièrement dénoncé la situation à l’hôpital de Al-Quds, dans la ville de Gaza, qui selon le Croissant-Rouge, a subi vendredi des tirs de soldats d’élite israéliens.
« Je me préparais à informer le Conseil du manque crucial de carburant, de nourriture et d’eau, mais honnêtement, notre principale inquiétude désormais est la menace directe des vies des blessés et des malades, et des dizaines de milliers de civils » réfugiés dans l’hôpital, a-t-il lancé.
« Ils vous implorent d’agir pour empêcher un autre potentiel massacre« .