Les regroupements hebdomadaires de militants et manifestants au niveau du siège régional du RCD à Alger semblent désormais déranger au plus haut niveau le pouvoir. Ce siège, sis à la rue Didouche Mourad, devenu au fil des semaines du mouvement populaire le point de départ de la marche, est la cible des autorités.
L’émissaire du wali d’Alger a informé le président du bureau régional du RCD, Abdelkader Groucene, que le premier responsable de la Capitale ordonne aux responsables du parti de ne plus s’adonner à des activités extra-partisanes mais seulement à « des affaires administratives », « conformément au rôle des partis politiques » .
« Ce mardi 21 janvier 2020, le Wali d’Alger a cru bon de dépêcher un officier de police au siège régional du RCD, sis au 87 rue Didouche Mourad, afin de notifier au Président du Bureau Régional, l’inquiétude du premier responsable de la capitale du pays quant aux désagréments qui pouvaient être occasionnés par les regroupements hebdomadaires des militants du parti et de citoyens au niveau de ce siège », écrit le parti dans un communiqué rendu public ce mercredi.
Et d’ajouter : » L’agent notificateur, un commissaire de police pour la circonstance (!?), a expliqué et lu la missive au président du BR, monsieur Abdelkader Groucène, en présence de notre député d’Alger, maitre Fetta Sadat, que désormais le siège ne doit être utilisé que pour les affaires administratives « conformément au rôle des partis politiques ».
Même si le siège du parti à été à maintes fois assiégé pour, semble-t-il, empêcher les manifestations hebdomadaires, jamais le parti n’a reçu « une telle injonction », s’étonne le parti. « Sidérant ! Même, le couple président déchu – Zerhouni, n’a pas osé une telle injonction alors que notre siège a été assiégé à maintes reprises pour nous empêcher de manifester des années durant« , dénonce le RCD.
« Les sièges du parti, à quelque niveau que ce soit, sont ouverts aux citoyens pour discuter des problèmes du pays , organiser des réunions publiques et la solidarité entre tous les militants politiques et les citoyens qui combattent pour une autre alternative au système politique corrompu et corrupteur », rappelle le parti soulignant que « les pouvoir publics le savent par leurs agents qui encerclent nos sièges que nos bureaux n’abritent pas des délinquants ou des noceurs et que la première protection de nos bureaux est précisément l’œuvre du voisinage« .
Par ailleurs, le RCD met en garde contre ce qu’il qualifie d' »auteurs de la promotion d’une politique de normalisation » qui consiste, selon le parti, « en le débauchage d’acteurs politiques et sociaux par des promesses ».
« Cette voie qui passe inévitablement par l’accentuation de la répression et la fermeture du champ politique et médiatique n’est plus viable », insiste le RCD.
Enfin, le RCD appelle au regroupement « le plus large » pour imposer, ajoute-il « par les moyens pacifiques l’alternative démocratique et l’avènement d’un processus constituant piloté par une conférence nationale inclusive. Il appelle à la poursuite de la mobilisation pacifique et à la vigilance« , conclut le communiqué.