Le wali de Béjaïa interdit sa rencontre : le RCD dénonce « un gangstérisme administratif »

Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) dénonce avec la plus grande fermeté le refus des autorités de la wilaya de Béjaïa d'autoriser l'organisation d'une journée d'études sur le développement local, prévue par le parti pour le samedi 25 janvier 2025.
©DR | Siège de l'RCD à Alger centre
© DR | Siège du RCD à Alger centre

« Malgré l’avis favorable du responsable de la salle, le Wali oppose son refus au déroulement de cette rencontre. Il vient ainsi de commettre une entrave sans aucun motif à une activité d’un parti légal pour débattre du développement local au moment où l’ensemble des partis est destinataire des projets de lois sur les assemblées locales », indique le parti dans un communiqué rendu public.

Et de s’interroger : « S’agit-il alors d’un excès de zèle de la part d’un wali qui veut plaire à des parrains ou alors d’une décision centrale qui veut que le débat sur ces textes se déroule en dehors des citoyens qui sont avant tout les premiers concernés ? »

Pour le RCD, dans tous les cas, alors que le développement local est au cœur des enjeux sociétaux, « cette décision représente un déni flagrant du droit à l’expression, à l’organisation et est contraire aux principes fondamentaux énoncés dans la Constitution ».

« Si cette décision est du ressort des autorités centrales, elle préfigure de fait les objectifs du projet de loi sur les partis politiques qui consiste à ériger des obstacles pour tous ceux qui ne montrent pas patte blanche », précise également le parti. Cette ligne de violations des droits à l’organisation et à l’expression qui vise à neutraliser et étouffer toute initiative qui pourrait remettre en question l’ordre établi, explique le parti, ne peut durablement constituer un programme politique.

« En empêchant cette journée d’études, les autorités ne font que repousser et compliquer les perspectives d’un ordre juste et démocratique où chaque Algérien peut jouer un rôle actif dans la construction, la sécurité et le développement de la société », explique la même source. Le RCD, lit-on dans le même communiqué, appelle tous les citoyens, les acteurs de la société civile et les responsables politiques à se mobiliser contre cette oppression systématique et à exiger le respect de la liberté d’expression et de réunion.

Et d’ajouter : « Il est impératif que les autorités cessent d’empêcher le débat citoyen. A Béjaïa, où l’interdiction nous a été signifiée, tout le monde sait que la faillite est d’abord celle des responsables qui nous refusent de débattre publiquement du bilan de ceux qui prennent la wilaya en otage et veulent que le statu quo continue. Ces mêmes responsables qui autorisent les activités de leurs affidés et alliés auxquels ils attribuent les salles qu’ils refusent au RCD ».

Le RCD affirme, ce faisant, qu’il ne cédera pas face à cette intimidation. Il maintient son activité qu’il tiendra au siège régional du parti à la même date et pour les mêmes thématiques.

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