Les manifestants fustigent le chef d’état-major : « Gaïd Salah dégage ! »

Le mouvement populaire s’en prend désormais au chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah. Agacés par ses tergiversations et son double discours concernant le règlement de la crise, les millions de manifestants, sortis aujourd’hui à dans tout le pays pour un 11e vendredi de suite, lui demande tout simplement de dégager.

 

En effet, la mobilisation populaire était au rendez-vous et la détermination à déjouer toutes les manœuvres des tenants du régime aussi. Après une semaine de manipulations et de tentatives de division, les Algériens ont répondu, une nouvelle fois, par des « Khawa, Khawa (nous sommes tous des frères) ».

Ils adoptent de nouveaux slogans qui visent directement le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, considéré désormais comme le manœuvrier du système. A Alger, les manifestants étaient très révoltés contre lui.

« Gaïd Salah dégage ! », « Gaïd chef de bande », « il nous a trahi », et « Gaïd tu es entre les mains de Saïd et tu prétends être avec le peuple », lancent les protestataires qui n’ont pas cessé de prendre de l’ampleur durant toute la journée d’hier.

« emprise de Saïd Bouteflika « 

Tout en réaffirmant leur attachement à l’armée nationale populaire (ANP), ils se démarquent définitivement de ce celui qui parle en son nom. « L’armée est la nôtre, mais Gaïd nous a trahi », « nous n’allons pas nous arrêter, jusqu’au départ de la bande », lancent encore les manifestants qui, en s’adressant au chef d’Etat-major. « Hada Chaab la yourid, la Gaïd la Saïd (Saïd Bouteflika) », « Gaïd le peuple n’est pas dupe. Tu es toujours sous l’emprise de Saïd Bouteflika », ajoutent-ils encore.

Ces slogans résument, on ne peut plus clair, l’exaspération des Algériens qui, chaque mardi, sont déçus par le double discours de Gaïd Salah qui, tout en affirmant son soutien aux revendications populaires, continue ses tentatives de contourner la volonté populaire.

« Départ est obligatoire »

Les manifestants dans toutes les wilayas du pays étaient unanimes à rejeter sa proposition du dialogue et la tenue d’une élection présidentielle dans les plus brefs délais. « La hiwar, la chiwara, Errahil obligatoire (ni dialogue, ni consultations, le départ est obligatoire », affirment-ils en chœur.

Dans ce sens, ils opposent aussi une fin du non-recevoir à l’élection présidentielle, prévue le 4 juillet prochain. « Il y aura pas d’élection », ajoutent-ils. Ces messages constituent une nouvelle disqualification de la feuille de route des tenants du régime qui tentent de faire perdurer la crise, en dépit de tous les dangers qu’elle fait peser sur le pays…

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