Intervenant au cours d’un briefing semestriel du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, sur la Libye, le Représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, Amar Bendjama, a souligné que la communauté internationale avait une responsabilité collective et une grande dette à honorer envers le peuple libyen, précisant que « le bilan désastreux pour les populations et les institutions en Libye exige notre attention immédiate ».
Concernant la position de l’Algérie vis-à-vis de la crise en Libye, M. Bendjama a expliqué qu’elle reposait sur trois principes consistant en « la sacralité de la justice, la souveraineté de la Libye et la nécessité de la stabilité régionale ».
Il a en outre fait part de la vive condamnation par l’Algérie de tous les actes de violence, quels qu’en soient les auteurs ou les victimes.
Le diplomate algérien a exhorté la communauté internationale à maintenir son appui à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Libye, réitérant par là même, l’engagement immuable de l’Algérie à soutenir tous les efforts visant à instaurer la paix, la stabilité et la réconciliation en Libye.
« La CPI doit compléter le travail des autorités judiciaires libyennes et ne pas être une alternative »
Il a mis en avant l’impératif pour la CPI de se conformer « strictement » au principe de « complémentarité », de manière à préserver son indépendance et son impartialité, tout en respectant la souveraineté judiciaire de la Libye, estimant que « la CPI doit compléter le travail des autorités judiciaires libyennes et ne pas être une alternative ».
« Nous sommes convaincus que la responsabilité fondamentale pour réaliser la justice et demander des comptes incombe aux pays eux-mêmes », a-t-il soutenu, estimant « qu’asseoir un pouvoir judiciaire fort et indépendant est une condition sine qua non pour une stabilité de longue durée et une justice en Libye ».
Pour ce faire, « la communauté internationale doit apporter l’appui avec des objectifs précis pour renforcer les compétences judiciaires nationales en Libye », a ajouté M. Bendjama, notant que « l’indépendance des autorités judiciaires en Libye permettra de garantir l’instauration d’un système judiciaire, un système de justice plus efficace, de nature à consolider la confiance générale et partant la primauté de la loi ».
Il a tenu à souligner que la Cour pénale internationale (CPI) doit s’assurer que ses interventions et démarches ne risquent pas « d’exacerber ou de raviver les divisions et les tensions en Libye », affirmant son engagement de neutralité et de justice.
Des mandats d’arrêts contre des suspects en lien avec le charnier de Tarhouna
En dernier lieu, il est à noter que Karim Khan a confirmé être sur la bonne voie dans la mise en œuvre de la feuille de route exposée dans son dernier compte rendu, en mai dernier, grâce à laquelle il a l’intention d’achever les activités d’enquête en Libye d’ici à la fin de 2025.
Aux termes de la nouvelle stratégie, ces dernières sont menées selon quatre axes, indique l’ONU sur son site internet, à savoir la guerre civile libyenne de 2011, les opérations militaires menées entre 2014 et 2020, les crimes commis dans les centres de détention et les crimes commis contre les migrants.
Le procureur de la CPI a demandé l’aide du Conseil de sécurité pour l’arrestation des six suspects en lien avec le charnier de Tarhouna (ouest du pays), découvert en 2022, qui ne se trouvent pas dans le pays.
Avec APS