Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, qui présentait aujourd’hui devant les parlementaires le plan d’action du Gouvernement, à fait savoir qu’il compte « amender » la loi de finance 2020, adoptée par l’Assemblée populaire et le Conseil de la Nation en novembre dernier et ratifiée en décembre par l’ancien Chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah.
Qualifiant certaines dispositions fiscales de cette loi de finances 2020 « d’injustes », le Premier ministre a déclaré en marge de son intervention à l’APN « J’ai proposé au président de la République la préparation d’un projet de loi de finances complémentaire en vue de traiter les dysfonctionnements contenus dans la LF2020 ».
Argumentant sa démarche, Abdelaziz Djerad explique que « des dispositions fiscales injustes envers les salariés exerçant au Sud et certaines professions libérales seront annulées ». Il affirme par ailleurs que ces dispositions prêtent à « à semer la confusion ».
Pour rappel, la loi de finances 2020 avait fixé le baril du pétrole au prix référentiel de 50 dollars. Il est nécessaire de rappeler que pour que la balance de paiement soit équilibrée, le baril doit s’établir à un prix beaucoup plus important que celui pris en référence. Hors, les cours actuels n’indiquent aucune remontée des cours du pétrole. Pis, la pandémie que connaît la Chine a fait reculer les cours du prix du pétrole et fait craindre le pire aux économies basées sur la rente de l’Or noir.
Quelques chiffres clés de la loi de finances 2020 :
-Un baril de pétrole à 50 dollars et un prix de marché à 60 dollars.
-Un taux de change de 123 DA/dollar
-Un taux d’inflation de 4,08 %.
-Un taux de croissance de 1,8% (contre 2,6% dans les prévisions de 2019).
Les Recettes :
– Les recettes budgétaires passent à 6.200,3 Mds de DA en 2020 (-7%).
– La fiscalité pétrolière budgétisée s’élève à 2.200,3 Mds de DA (contre 2.714 mds DA en 2019).
– Les recettes fiscales augmentent de 8,6%, passant à 3.029,9 Mds de DA (contre 2790,5 Mds de DA en 2019).
Les Dépenses :
– Les dépenses budgétaires se situent à 7773,1 Mds de DA (contre 8557,2 Mds de DA en 2019, en en baisse de 8,6%).
– Les dépenses de fonctionnement s’établissent à 4893,4 Mds de DA (- 1,2% par rapport à 2019).
– La loi prend en charge 33.179 postes budgétaires, dont 16.117 nouveaux postes, devant couvrir le fonctionnement de 1.353 établissements en voie de réception au profit des secteurs de la Santé, l’Education Nationale, l’Enseignement Supérieur et la Formation Professionnelle.
– Les transferts sociaux budgétisés ont été maintenus quasiment inchangés par rapport à 2019, s’établissant à 1.798,4 Mds de DA, soit 8,4% du PIB.
– Les dépenses d’équipement baissent de 20,1 en termes de crédits de paiement et de 39,7% en termes d’autorisation de programme.
– Les crédits de paiement se situent à 2879,7 Mds de DA (contre 3602,7 Mds de DA en 2019) Ils se répartissent en : · 2080,2 Mds de DA, pour le financement des programmes d’investissement (72,2%) · 799,5 Mds de DA pour les opérations en capital (27,8%).
(Source : Radio Algérienne)