La secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT), Louisa Hanoune passe à table. Une semaine après sa détention provisoire, La SG du parti a reconnu, par le biais d’un de ses avocats, Rachid Khane, avoir pris part à une « réunion consultative » le 27 mars dernier avec « Saïd Bouteflika et le général Toufik ».
Dans un message publié sur sa page Facebook ayant pour but d’« éclairer l’opinion publique et lever toute ambiguïté et interprétation autour de l’affaire pour laquelle Louisa Hanoune a été arrêté », Me Rachid Khane précise que cette rencontre, qui a eu lieu à la résidence officielle « Dar El Afia» à Alger, le 27 mars dernier et a « duré une heure seulement où il a été question d’échanger les points de vue sur ce qui se passe sur la scène politique », a-t-il écrit.
Me Khane a fait savoir que lors de la visite qu’il a rendu à Louisa Hanoune dans la prison de Blida, celle-ci lui a « déclaré être étonnée de toutes ces accusations portée contre elle soulignant qu’elle n’était que dans son rôle de femme politique et qu’elle était député dont le rôle est de représenter le peuple devant les parties officielles« , a-t-elle estimé.
« Ma responsabilité dans les circonstances actuelles est de trouver une sortie de crise et je ne peux pas imaginer qu’une action purement politique puisse être criminalisée et je n’imaginais pas qu’en 2019, un responsable politique soit humilié à cause d’une initiative politique », a indiqué Louisa Hanoune à son avocat, en rappelant que sa cliente avait rencontré Gaid Salah en 2014.
Se considérant comme une « prisonnière politique », Louisa Hanoune lance un appel à toutes les personnes libres, en Algérie et à l’étranger, pour la soutenir dans son combat et demander sa libération.
« Le seul péché que j’ai commis est d’avoir rempli mes hautes fonctions politiques », se défend encore Louisa Hanoune, selon son avocat.
Selon Me Khane, le tribunal militaire de Blida examinera le 20 mai la demande de remise en liberté de Louisa Hanoune.
Pour rappel, Louisa Hanoune a été placée sous mandat de dépôt le 9 mai dernier par le juge d’instruction du Tribunal militaire de Blida. La SG est poursuivie pour « complot ayant pour but de porter atteinte à l’autorité du commandant d’une formation militaire » (article 284 du code de justice militaire) et « complot pour changer le régime » (un acte prévu et puni par l’article 77 du code pénal).