Louisa Hanoune : « Il faut mettre en place les conditions d’une présidentielle libre et transparente »

La question de la présidentielle de décembre 2024 suscite déjà un début de débat. Dans ce conteste de glaciation générale, des voix commencent à s’élever pour évoquer les conditions dans lesquels se présentera cette échéance. Et c’est toujours l’opposition qui s’y intéresse pour l’instant. En effet, après le RCD, c’est au tour du parti des travailleurs (PT) d’exprimer sa position par rapport à ce scrutin
© DR| Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT)

Invitée, ce lundi, au forum du quotidien public, El Moudjahid, la secrétaire générale de cette formation, Louisa Hanoune alerte d’ores et déjà sur l’importance de cette élection présidentielle pour l’avenir du pays. « C’est une année charnière. Vu les contextes internationales et régionale, l’Algérie peut se prémunir en s’installant dans une véritable démocratie, ou faire face à des incertitudes », met-elle en garde.

Mais, selon elle, « actuellement les conditions d’une présidentielle transparente et démocratique ne sont pas réunies », mais il faut travailler pour les garantir avant la date de cette échéance, dont les préparatifs commencent, en temps normal, plus d’une année avant.

« Aujourd’hui, je suis invitée par El Moudjahid. C’est une bonne chose. J’espère que je ne serai pas la première et la dernière à passer dans cette espace. Car il est nécessaire d’aller vers une réelle ouverture politique et médiatique. Il faut lever tous les obstacles dressés devant l’exercice politique et les libertés », affirme-t-elle.

Poursuivant elle appelle aussi au respect de la liberté de la presse. « Il faut aller de l’avant pour libérer la parole en premier lieu dans les médias publics en vue d’aider les titres privés à se libérer de cette peur qui pèse sur eux. Dans ce sens, il faut aussi assainir le dossier de la publicité pour que ça ne soit pas une épée de Damoclès sur la tête des journaux », soutient-elle.

La patronne du PT insiste également sur « une refondation politique » qui est, assure-t-elle, une condition sine qua non pour « immuniser l’Algérie et la protéger des dangers qui la guettent aujourd’hui ». « Il faut toujours lutter pour reconquérir les acquis démocratiques, y compris ceux perdus durant la décennie noire. Il faut les rendre irréversibles. L’ouverture, dont les signes commencent à apparaitre aujourd’hui, ne doit pas être conjoncturelle. Mais il faut que tout le monde se mobilise : partis politique, journalistes et citoyens », soutient-elle.

Répondant à une question concernant ses intentions concernant la prochaine présidentielle, l’oratrice affirme que « la question n’est pas encore soumise à un débat au sein des instances du parti ».

Abordant le plan socioéconomique, la SG du PT affirme que malgré les mesures contenues dans la loi de Finances 2024, beaucoup reste à faire pour soutenir le pouvoir d’achat qui ne cesse de dégringoler. Elle suggère, dans ce sens, une augmentation du SNMG, une révision à la hausse du point indiciaire et le plafonnement des marges bénéficiaires pour lutter contre l’inflation galopante.

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