Le Parti pour le Changement et le Progrès (UCP) de Zoubida Assoul a répondu au ministère de l’Intérieur qui a annoncé jeudi avoir entamé des « poursuites judiciaires » contre le parti l’accusant d’être « en situation illégale ». Pour le parti, « ces pratiques » ont pour but « d’éliminer toutes les forces démocratiques de la scène politique ».
Dans un communiqué transmis à notre rédaction l’UCP a rejeté les accusations à son encontre, affirmant s’être conformé à la loi et aux dispositions administratives dans l’organisation de son congrès. « Le parti a été destinataire d’une mise en demeure du ministère de l’Intérieur notifiée par huissier de justice le 25/03/2021 le sommant de tenir son congrès sous quinzaine. L’UCP a tenu son congrès le 10/04/2021 en présence d’un huissier de justice et ce, conformément à la loi organique 12-04 relatives aux partis politiques à ce titre », s’est défendu l’UCP.
La même source précise que « le congrès a élu son bureau exécutif présidé par madame Zoubida Assoul. Un point de presse a été organisé le 11/04/2021 en présence d’un officier des renseignements généraux (RG) de la Sûreté de la wilaya d’Alger, sanctionnée par un communiqué publié la page Facebook de l’UCP et repris par la presse nationale », a poursuivi le parti.
Le parti de Zoubida Assoul précise qu’il a « procédé à la publication des amendements de ses statuts votés par le congrès dans deux quotidiens nationaux » et « l’huissier de justice a établi son procès-verbal et sera transmis au ministère de l’Intérieur avec tous les documents » dans « les 30 jours suivant la date du congrès » soulignant qu’en « conséquence, l’UCP et sa présidente remplissent toutes leurs obligations administratives et donc activent en toute légalité conformément à la loi ».
« désinformer l’opinion publique«
Le document signé par la présidente Zoubida Assoul, qui a occupé pendant longtemps le poste de magistrate et exerce actuellement comme avocate « dénonce avec force la tentative du pouvoir de désinformer l’opinion publique quant à la régularité des activités du parti et sa présidente » .
Mais le parti de Zoubida Assoul ne s’arrête pas là. En plus d’avoir répondu aux accusations du ministère l’UCP a critiqué son communiqué qui « comporte des propos menaçants » à l’encontre de sa présidente. « Le communiqué dans son dernier paragraphe comporte des propos menaçants à l’encontre de la présidente de l’UCP, madame Zoubida Assoul, qui ne trouvent pas leurs justifications légales », a dénoncé le parti.
Pour l’UCP, « ces pratiques qui s’inscrivent dans une volonté manifeste du pouvoir d’éliminer toutes les forces démocratiques de la scène politique ». Le même avis a été partagé par le président du RCD, hier 23 février lors de la marche du vendredi. Il a déclaré au micro d’INTERLIGNES que « le pouvoir s’attaque à tous les partis proches du Hirak ».
Belabbes a rappelé que ces pratiques ne datent pas d’aujourd’hui car » le pouvoir a attaqué le RCD avec l’affaire visant à lui retirer son siège, puis s’en est pris au parti des travailleurs dirigé par Louiza Hanoune en autorisant des individus étrangers au partis d’organiser une réunion de redressement avec des moyens colossaux, pour à la fin s’en prendre à l’UCP de Zoubida Assoul ».
Pour rappel, le ministère de l’Intérieur a indiqué jeudi, à travers un communiqué diffusé sur Facebook, avoir entamé des poursuites contre l’UCP après avoir « enregistré la situation illégale du parti et la non-conformité de ses activités à la législation en vigueur » .
La même source avait mis en garde Zoubida Assoul qui « poursuit ses activités sous couvert de la présidence du parti en dépit de l’absence d’un statut juridique, conformément aux dispositions de le loi fondamentale du parti », estimant que la concernée est « allée trop loin avec des comportements en contradiction avec les dispositions régissant le travail des parti politiques ».