La question relative au statut d’observateur au sein de l’Union africaine, accordé à Israël, en juillet 2021, par le président de la Commission Moussa Faki Mahamat, semble définitivement réglée.
Comme pour le précédent sommet, la diplomatie israélienne a tenté, apparemment, de s’ « introduire » au sein du siège de l’UA, à Addis-Abeba (Éthiopie).
La chaîne qatarie « Al Jazeera », citant une source diplomatique, a rapporté qu’une délégation israélienne avait été empêchée de se rendre au siège de l’UA le 14 février dernier, lors des réunions des ministres des Affaires étrangères et des experts, préparatoires pour la 37ème session ordinaire de l’Assemblée des Chefs d’État et de gouvernement de l’Union Africaine qui s’est tenue du 17 au 18 février.
Pour rappel, lors du sommet de 2022, et étant donné que plusieurs pays, dont l’Algérie et l’Afrique du Sud, s’étaient opposés à la décision de Moussa Faki d’accréditer Israël en tant qu’observateur, l’Union africaine avait décidé de mettre en place un comité composé de sept chefs d’Etats (Algérie, Afrique du Sud, RD Congo, Rwanda, Nigeria, Cameroun et Sénégal) pour trancher la question, tout en suspendant ce « statut ».
Deux ans après, il semble que la question est définitivement réglée. Les quelques rares pays du continent qui soutiennent Israël n’ont pu faire le poids.
D’ailleurs, même le président de la Commission Moussa Faki Mahamat, a été très critique envers Israël lors de son discours prononcé à l’occasion de l’ouverture des travaux de cette 37e session.
Qualifiant l’attaque israélienne contre Ghaza, d’« inégalée dans l’histoire de l’humanité », celui-ci a exprimé sa « satisfaction à la double réaction judiciaire et éthique de l’Afrique du Sud ». « Sa saisine de la Cour Internationale de Justice trouve tout son fondement dans l’indéfectible attachement de l’Afrique a de telles valeurs », a-t-il ajouté, tout en rappelant « la parole de Nelson Mandela lorsqu’il affirmait : Nous savons très bien que notre liberté est incomplète sans celle de la Palestine ».
De plus, l’UA a invité, durant ce sommet, le Premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh. De même pour le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, qui avait, d’ailleurs, affirmé sur place que « ce qui se passe dans la bande de Ghaza n’est pas une guerre, c’est un génocide ».
En somme, même si Israël bénéficie de certains soutiens sur le continent, notamment les derniers avec lesquels il a normalisé ses relations, cela n’a pas été suffisant pour infléchir la position de l’Union africaine par rapport à ce qui se passe actuellement à Ghaza.
Tout en condamnant l’agression israélienne, l’UA a réclamé un cessez-le-feu immédiat, la fin de la colonisation et l’arrêt du déplacement des citoyens de cette enclave palestinienne.