L’Université Paris 13 s’engage à ne pas appliquer la décision du gouvernement Edouard Philippe, qui vise la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers hors Union Européenne de la licence au doctorat, et ce, en exonérant les étudiants étrangers des frais d’inscription.
« Je compte proposer au conseil d’administration de l’université du 15 mars 2019 de ne pas augmenter les droits d’inscriptions pour tous les étudiants entrants des pays extérieurs à l’Union Européenne », a annoncé M. Jean-Pierre Astruc, Président de l’Université Paris 13-Villetaneuse.
Il compte à ce sujet de proposer au prochain conseil d’administration de l’université « de ne pas augmenter les droits d’inscriptions pour tous les étudiants entrants des pays extérieurs à l’Union Européenne ».
Un compromis en faveur des étudiants étrangers
En effet, malgré le maintien de la décision du gouvernement Français qui consiste à augmenter les frais d’inscription pour les étudiants étrangers (extra communautaire), M. Astruc a annoncé être arrivé à un compromis, après de longues concertations avec l’Union des Etudiants Algériens de France (UEAF) et d’autres organisations étudiantes. « Notre conseil d’administration a voté le 7 décembre 2018 une motion à l’unanimité demandant au gouvernement de renoncer à cette mesure », nous a-t-il confirmé.
Il explique, dans un communiqué rendu public sur le site officiel de l’université, que leurs tutelles « n’ont pas, à ce jour promulgué aucun texte réglementaire officialisant cette annonce, mais les nouveaux montants annoncés sont déjà présents sur le site de Campus France ». Et d’ajouter : « Cette mesure devrait être mise en place pour la prochaine rentrée, avec une exception pour les doctorants. Lorsque cette mesure sera mise en place, s’agissant de diplômes nationaux, l’université sera tenue d’appliquer le nouveau texte réglementaire ».
Pour y faire, la demande d’exonération de l’étudiant sera acceptée systématiquement par la commission mise en place par le SEVES (les modalités seront précisées ultérieurement).
Le nombre d’étudiants que l’université peut exonérer « est plafonné à 10% de l’ensemble des inscrits. La mesure gouvernementale d’augmentation des droits ne concernant que les nouvelles inscriptions en licence ou en master, nous devrions rester en dessous du plafond de 10% des inscrits, pour la rentrée de septembre 2019 », précise M. Astruc.
Engagement
Il faut rappeler que l’engagement de la présidence de l’université, première en son genre, intervient suite à la mobilisation massive et l’engagement des étudiants, depuis trois mois, qu’ils soient nationaux et internationaux, pour revendiquer l’abandon du projet « Bienvenue en France ».
Par ailleurs, le président de la section UEAF-Paris 13, M. Mohamed Bouzid a annoncé, dans un communiqué, signé en commun avec l’UNEF, LA DREAM et autres organisations étudiantes que « c’est une victoire méritée ». « Nous-nous félicitons de cette victoire du mouvement étudiant, nous ne renoncerons cependant pas à la mobilisation au niveau national et restons engagés (e) pour la suppression du plan ” Bienvenue en France” par le gouvernement. Par ailleurs, nous exhortons l’université à pérenniser les mesures d’exonération pour les années suivantes », précise le communiqué.
Avec une telle décision, l’université Paris 13 est la première à réagir favorablement aux doléances des étudiants étrangers, pour dire non à cette discrimination. Un exemple pour d’autres universités françaises pour suivre la voie de Paris 13.