Mandat de dépôt pour les manifestants arrêtés vendredi passé

© Interlignes | Arrestation des étudiants lors des manifestations contre le pouvoir et la désignation de Bensalah à la tête de l'Etat
© INTERLIGNES | Arrestation des étudiants lors des manifestations contre le pouvoir et la désignation de Bensalah à la tête de l'Etat

Plusieurs manifestants arrêtés lors de la 30e marche du vendredi, ont été placés sous mandat de dépôt, aujourd’hui dimanche, par le juge d’instruction près le tribunal de Sidi M’Hamed, à Alger, selon des sources judiciaires. Ces derniers risquent jusqu’à 10 ans de prison ferme.

 
Il convient de souligner que la comparution est toujours en cours. En tout, 24 manifestants ont été présentés ajourd’hui devant le procureur près le tribunal de Sidi M’hamed. Parmi les premiers manifestants placés sous mandat de dépôt figure Abbas Sami Mazigh, un des militants du RCD arrêtés vendredi lors de la marche populaire contre le pouvoir.
Certain des manifestants sont poursuivis par l’article 76 du code pénal qui stipule : « est puni de la réclusion de deux (2) à dix (10) ans, et d’une amende de dix mille (10.000) DA à cent mille (100.000) DA, quiconque, en temps de paix, enrôle des volontaires ou mercenaires pour le compte d’une puissance étrangère en territoire algérien » selon Me Alili Yamina, membre du collectif de la défense des détenus.
Selon une source présente dans le tribunal, la session est momentanément interrompue car « les détenus ont réagit avec des cris suite à cette décision ». Les avocats quant à eux, « très mécontents, tiennent en ce moment une réunion d’urgence dans le tribunal pour décider de la démarche à prendre face à cette décision ».
Devant le tribunal, un rassemblement pour demander leur libération est toujours en cours. Certains pères de détenus n’ont pas pu retenir leurs larmes. « Je ne comprends pas pourquoi ils ont arrêté des jeunes qui manifestent pacifiquement » dénonce l’un des parents.
Parmi les détenus, un homme de 77 ans, « accusé d’atteinte au moral de l’armée » nous déclare son fils. « Il a été arrêté devant la bouche du métro alors qu’il marchait seul » conclut-il.
« Les manifestants présentés devant le juges dont certains sont mis sous mandat de dépôt improvisent un rassemblement à l’intérieur du tribunal. Ils ont scandé des slogans hostiles à la justice. Les avocats quant-à-eux ont décidé de boycotter la suite de la présentation » nous confie notre source qui se trouve actuellement à l’intérieur du Tribunal.