A Alger, des dizaines de robes noires ont répondu à l’appel pour observer un sit-in d’une dizaine de minutes devant la Cour. Soutenu par certains magistrats et procureur, les contestataires dénoncent, après avoir observé une minute de silence à la mémoire du défunt, « l’insécurité qui menacent les avocats et la profession qui est au cœur du système judiciaire ».
« Aujourd’hui, les avocats sont en danger permanent, surtout ceux qui travaillent sur des affaires criminelles. Il faut faire très attention », affirme, Me Chérif Chorfi, doyen des avocats. Pour sa part, Me Saïd Zahi rappelle le « discours » de stigmatisation qui cible les avocats, précisant « qu’il est à l’origine de cette menace persistante qui pèse sur eux ».
L’avocat impute la responsabilité aux autorités et met en garde contre « une aggravation de la situation qui touchera tout le système judiciaire algérien et pas seulement les avocats ». Des rassemblements similaires devaient être organisés, durant la journée, au niveau des cours et des tribunaux à travers le territoire national.
Pour le parquet général près la cour de justice de Skikda qui a donné des détails sur le meurtre de Djamel-Eddine Chaoui. Il a précisé que son corps a été découvert, «dans la nuit de lundi à mardi, plusieurs jours après sa disparition ». « La victime a reçu une balle dans la tête« , indique un communiqué du Procureur.
« En vertu de l’article 11, alinéa 3 du code de procédures pénales, le Procureur général près la cour de justice de Skikda, porte à la connaissance de l’opinion publique qu’en date du 22 janvier courant, les services de la gendarmerie nationale de la commune d’El Sebt (Est de Skikda) ont été destinataires d’un avis de disparition depuis le 21 janvier, du dénommé Djamel-Eddine Chaoui, avocat et ancien président de l’APC d’El Sebt, selon les déclarations des siens« , précise la même source.
Et d’ajouter: »Le Procureur de la République près le tribunal d’Azzaba ayant saisi la brigade spécialisée, une enquête a été ordonnée sur les circonstances de cette disparition ». Le parquet rappelle aussi que « le 30 janvier courant, vers 17:00 environ, les services de la gendarmerie nationale d’El Harrouch (Sud de Skikda) ont reçu une information de citoyens faisant état de la présence d’un tas de terre fraichement creusée sur le bord de la route menant au village de Toumiet, et ressemblant à une tombe« .
Sitôt informés, ajoute le communiqué, le procureur de la République, accompagné des éléments de la gendarmerie nationale et de la protection civile, se sont immédiatement déplacés sur les lieux, où ils ont exhumé le corps d’un homme de sexe masculin. « Après constatation des faits, le corps a été transféré à l’hôpital« , précise la même source.
Le communiqué souligne qu' »il s’agissait du corps du dénommé Djamel-Eddine Chaoui qui faisait l’objet de recherches après le signalement de sa disparition. Il s’est avéré qu’il avait reçu une balle dans la tête, alors que le reste de son corps ne semble pas porter de traces de violences. « L’enquête préliminaire dirigée par le Procureur de la République est toujours en cours, jusqu’à l’identification des auteurs (de ce crime) », souligne la même source.
