Les Danois avaient déjà réalisé un inédit triplé mondial il y a deux ans à Stockholm, ils ont mis la barre encore plus haut pour asseoir un peu plus leur domination sur la planète de la balle collante, similaire à celle de la France du milieu des années 2000 au milieu de la décennie suivante.
Les stars Mikkel Hansen et Niklas Landin ont beau avoir raccroché après les JO, l’équipe dirigée depuis 2017 par Nikolaj Jacobsen a survolé le Mondial, remportant tous ses matches par un écart moyen ahurissant de 12,5 buts.
« On a joué un handball fantastique du premier au dernier jour. Bravo aux joueurs, ils ne sont pas seulement incroyables sur le terrain mais aussi en dehors. Ces jeunes garçons aiment jouer au handball », a déclaré Jacobsen.
La Croatie, victorieuse chez elle de la France en demi-finale à Zagreb (31-28), n’a pas longtemps entrevu un deuxième titre mondial (après 2003), menée de quatre buts à la mi-temps (16-12) puis de six (19-13) dès la 35e minute.
Malgré une belle résistance en seconde période, elle n’a pas pesé plus lourd que les Allemands (40-30 au deuxième tour), les Brésiliens (33-21 en quarts de finale) et les Portugais (40-27 en demi-finale).
« C’est une équipe fantastique à regarder et incroyablement difficile à affronter. Je ne leur vois aucune faiblesse », a souligné le sélectionneur islandais des Croates, Dagur Sigurdsson.
Gidsel stratosphérique
Tous ont été emportés par le collectif danois, intraitable en défense et parfaitement huilé en attaque.
« Nous prenons du plaisir à jouer ensemble, ça se voit sur le terrain, et à être ensemble. On ressent le désir dans l’équipe d’être le meilleur tout le temps », a expliqué Jannick Green, le deuxième gardien du Danemark, qui évolue au Paris Saint-Germain.
Un collectif sublimé par le meneur de jeu de Flensbourg (Allemagne) Simon Pytlick (3 buts et 6 passes décisives dimanche), par le gardien du FC Barcelone Emil Nielsen (13 arrêts sur 34 dimanche, 38% de réussite, 43% sur l’ensemble de la compétition) et, surtout, par Mathias Gidsel.
L’arrière droit de Berlin, au bras gauche de plomb et aux jambes de feu, a un peu plus assis son statut de meilleur joueur du monde (titre qu’il a obtenu en 2023): 10 buts (sur 11 tirs, plus 4 passes décisives) face aux Croates, pour porter son total lors du Mondial à 74 (8,2 en moyenne par match, sans tirer les penalties).
« Mathias ? Je suis fatigué de parler de lui, je suis à court de mots pour le décrire », a souri Green. « Il est juste incroyable, il marque à partir de rien. Je ne sais pas si je peux dire ça, mais il est emmerdant pour les adversaires: je le déteste quand je l’affronte. Il est agaçant », a-t-il ajouté.
Gidsel termine meilleur marqueur et meilleur joueur du Mondial, à seulement 25 ans. Pytlick n’en a lui que 24 et Nielsen 27: le Danemark, sacré champion du monde pour la première fois en 2019, a encore de beaux jours devant lui et la concurrence du souci à se faire.