Près de deux semaines après la disparition tragique du défenseur des droits de l’homme Kamel Eddine Fekhar, sa femme, Zahira Fekhar est sortie de son silence et accuse ouvertement l’appareil judiciaire de Ghardaïa et le personnel médical de l’hôpital de la même ville d’être derrière la mort de son défunt époux.
Dans une déclaration rendue publique hier, Mme Zahira Fekhar indique que son mari «est mort dans des circonstances suspectes après avoir été arrêté une énième fois en raison de sa lutte pacifique».
La veuve du défenseur des droits de l’homme, accuse, de but en blanc, l’appareil judiciaire de Ghardaïa et le personnel médical de l’hôpital de la même ville. «Je fais porter la responsabilité de sa mort à l’appareil judiciaire de Ghardaïa et au personnel médical responsable du suivie de son état de santé à l’hôpital Tirichine Brahim», pointe-t-elle du doigt.
La veuve du défenseur des droits de l’homme interpelle les autorités politiques en leur demandant «de faciliter l’enquête judiciaire à la lumière de la plainte qui sera déposée par l’avocat Salah Dabouz et de la prendre avec le sérieux nécessaire».
Elle précise à ce propos que la commission d’enquête diligentée par le ministère de la Justice n’a pas encore pris attache avec la famille du défunt. «Je réclame aussi de la prendre avec le sérieux requis et de déterminer sa position officielle et claire suite aux informations sur le déroulement d’enquêtes qui seraient initiées par le ministre de la Justice, sachant que nous n’avons jamais été ni officiellement informés ni entendus», révèle-t-elle.
Arrêté le 31 mars dernier, Kamel Eddine Fekhar a été renvoyé en prison pour la troisième fois depuis son engagement politique. Contestant son arrestation « arbitraire », il entame une grève de la faim qui a eu raison de son état de santé. Il meurt dans des conditions tragiques. Son avocat, Salah Dabouz, a accusé ouvertement le procureur général de Ghardaïa et parle d’une «mort programmée».