Niger : Ali Mahaman Lamine Zeine nommé Premier ministre, la Cédéao se réunira jeudi

Les dirigeants de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se réuniront jeudi 10 août 2023 à Abuja (Nigeria) pour un sommet extraordinaire sur le Niger. Parallèlement, les militaires auteurs du coup d'Etat au Niger ont annoncé la nomination d'un Premier ministre, Ali Mahaman Lamine Zeine.
© DR | Ali Mahaman Lamine Zeine, Premier ministre du Niger

Les dirigeants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se réuniront jeudi à Abuja pour un sommet extraordinaire sur le Niger, a annoncé lundi 7 août 2023 l’organisation ouest-africaine.

« Les dirigeants de l’organisation ouest-africaine se pencheront sur la situation politique et les récents développements au Niger », selon un communiqué de la Cédéao.

Le 30 juillet, lors d’un précédent sommet à Abuja, les dirigeants ouest-africains avaient donné un ultimatum d’une semaine aux militaires ayant pris le pouvoir à Niamey le 26 juilet dernier pour rétablir le Président Mohamed Bazoum dans ses fonctions. Un ultimatum qui a expiré dans la nuit du dimanche 6 au lundi 7 août.

Par ailleurs, les militaires auteurs du coup ont annoncé lundi soir la nomination d’un Premier ministre, Ali Mahaman Lamine Zeine, dans un communiqué lu à la télévision nationale.

Zeine avait été ministre des Finances de 2002 jusqu’au renversement du Président Mamadou Tandja lors d’un coup d’Etat en 2010 par le commandant Salou Djibo, avant une élection présidentielle remportée par Mahamadou Issoufou, prédécesseur de Mohamed Bazoum. Ali Mahaman Lamine Zeine, économiste de formation, a également été représentant résident de la Banque africaine de développement (BAD) au Tchad, en Côte d’Ivoire et au Gabon.

Né en 1965 à Zinder (sud), dans la deuxième ville la plus peuplée du pays, il entre en 1991 au ministère de l’Economie et des Finances après des études à l’Ecole nationale d’administration (ENA) de Niamey. Il est également diplômé du Centre d’études financières, économiques et bancaires de Marseille et Paris-I. « Le lieutenant-colonel Habibou Assoumane » a également été « nommé commandant de la garde présidentielle », a ajouté le même communiqué.

Il faut rappeler, en dernier lieu, qu’une haute responsable de la diplomatie américaine, Victoria Nuland, a eu des discussions, qualifiées de « difficiles », à Niamey, avec les militaires, les Etats-Unis disant « privilégier la voie diplomatique pour restaurer l’ordre constitutionnel », plutôt que « l’intervention militaire ».

« Ces discussions ont été extrêmement franches et par moment assez difficiles », a-t-elle déclaré.

Mme Nuland, numéro deux de la diplomatie américaine par intérim, a indiqué avoir rencontré le général de brigade Moussa Salaou Barmou, nouveau chef d’état-major de l’armée, et d’autres responsables, mais n’avoir pu s’entretenir ni avec le chef des militaires au pouvoir, le général Abdourahamane Tiani, ni avec le président renversé Mohamed Bazoum.

« Il est certain que la diplomatie est le moyen préférable pour résoudre cette situation. C’est la démarche de la Cédéao, c’est notre démarche et nous soutenons les efforts de la Cédéao pour rétablir l’ordre constitutionnel », a déclaré pour sa part à RFI le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken.

Plusieurs voix africaines ont rejeté ces derniers jours l’option militaire. Une intervention militaire pourrait être « une catastrophe », a prévenu lundi à Bamako le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop. L’Algérie, autre voisin du Niger et acteur majeur dans le Sahel, s’est également déclarée opposée à une intervention. Certains pays occidentaux, comme l’Allemagne et l’Italie, ont eux aussi plaidé pour une solution diplomatique.

Avec agences

AD-300-X-250