Niger : l’Union africaine donne quinze jours aux militaires pour rétablir « l’autorité constitutionnelle »

L'Union africaine (UA) a exigé le rétablissement sous quinze jours de "l'autorité constitutionnelle" au Niger après le coup d'Etat militaire contre le président élu Mohamed Bazoum, séquestré dans sa résidence par des membres de la garde présidentielle, dont le chef, Abdourahamane Tiani, est le nouvel homme fort du pays.
© DR | Siège de l'Union Africaine à Addis Abeba, Ethiopie

Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine (UA) a exigé le rétablissement sous quinze jours de « l’autorité constitutionnelle » au Niger après le coup d’Etat militaire, survenu mercredi 26 juillet 2023, contre le président élu Mohamed Bazoum. L’UA « exige des militaires le retour immédiat et sans condition dans leurs casernes et le rétablissement de l’autorité constitutionnelle, dans un délai maximum de quinze jours », dans un communiqué publié après une réunion vendredi de cette instance.

L’Union européenne de son côté « ne reconnaît pas et ne reconnaîtra pas les autorités issues du putsch » a déclaré le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell. Outre la suspension de toute aide budgétaire, toute « coopération dans le domaine sécuritaire » est suspendues sine die avec effet immédiat », a-t-il ajouté. Vendredi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait assuré M. Bazoum de « l’indéfectible soutien » de Washington lors d’un appel téléphonique.

Le président français Emmanuel Macron ouvrira samedi à 13H00 GMT un Conseil de défense et de sécurité nationale sur ce pays où 1.500 soldats de la France sont actuellement déployés et travaillaient jusqu’ici avec l’armée nigérienne. Les Etats-Unis en comptent pour leur part environ un millier sur place.

Dimanche, « un sommet spécial » de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), à laquelle appartient le Niger, se tiendra à Abuja pour évaluer la situation.

Mercredi dernier, le général Tiani est apparu sur les écrans de la TV nationale pour lire un communiqué en tant que « président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) ». Proclamé ensuite chef de l’Etat par ses pairs, il a justifié le coup d’Etat par « la dégradation de la situation sécuritaire » au Niger.

Selon lui, « l’approche sécuritaire actuelle n’a pas permis de sécuriser le pays en dépit de lourds sacrifices consentis par les Nigériens et le soutien appréciable et apprécié de nos partenaires extérieurs », à qui il demande de « faire confiance à nos Forces de défense et de sécurité ».

Il s’est aussi interrogé sur « une approche sécuritaire » qui « exclut toute véritable collaboration avec le Burkina Faso et le Mali », deux pays voisins du Niger.

Le général Tiani, haut gradé discret, commande la garde présidentielle depuis sa nomination en 2011 par Issoufou Mahamadou, prédécesseur de Mohamed Bazoum. M. Bazoum entame samedi sa quatrième journée de séquestration dans sa résidence présidentielle, mais a pu s’entretenir au téléphone avec d’autres chefs d’Etat, parmi lesquels Emmanuel Macron.

Riche en uranium, le Niger a une histoire jalonnée de coups d’Etat depuis l’indépendance de cette ex-colonie française en 1960.

Avec AFP

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