Le gouvernement semble avoir décidé à fouiner dans les poches, déjà vide, des classes moyennes inférieure. Quelques jours seulement après l’annonce, en grande pompe, de l’augmentation du SNMG et la suppression de l’IRG pour les salaires de moine de 30 000 DA, le projet de loi de finances complémentaire (LFC 2020) vient refroidir tout le monde.
En quête d’argent pour compenser la baisse très sensible des revenus du pétrole, le pouvoir d’Abdelmadjid Tebboune recourent à l’imposition de fortes taxes. En effet, le texte envoyé à l’APN pour examen et adoption contient des surprises de taille qui risque de décevoir de larges catégories de la société.
En effet, le projet adopté, dimanche dernier en conseil des ministres, prévoit une forte hausse des prix du carburant. Selon ce texte, la taxe sur les produits pétroliers (TPP) sera majorée à hauteur de +3 DA/L pour les trois catégories d’essence (Sans plomb, super et normal) et +5 DA/L pour le Gasoil.
De ce fait, le prix de l’essence devra passer de 42 Da actuellement à 45 DA/litre et le gasoil passer à plus de 25 DA/litre. « Cette augmentation des tarifs de la TPP générerait des recettes budgétaires supplémentaires, au titre de la période juin-décembre 2020, estimées à 41,5 milliards DA en matière de TPP. S’agissant des recettes budgétaires additionnelles en matière de TVA, elles sont estimées à 7,9 Milliards DA », explique le texte.
Vers une hausse des tarifs des transports ?
En guise de justificatif de cette énième augmentation des prix du carburant, le gouvernement avance l’argument de la hausse de la consommation de ces produits. Il avance aussi une comparaison des prix avec ceux pratiqués à l’étranger et la chute des prix du pétrole.
« Compte tenu du prix bas et réglementés des carburants, leur consommation n’a pas cessé de s’accroître d’une année sur l’autre, induisant ainsi une surconsommation énergétique en expansion alors qu’une part non négligeable de la consommation additionnelle est importée en devises. La consommation des carburants (essences et gasoil) en 2019 est chiffrée à 14,41 millions de tonnes », précise le texte.
Pourtant en 2018, l’ancien premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait affirmé que la consommation annuelle de carburant s’élève à 15 millions de tonnes. Où est donc la hausse de la consommation ?
Cette nouvelle augmentation pèsera sans doute sur le pouvoir d’achat des Algériens. Les transports des voyageurs et des marchandises devront coûter encore plus chère. Qui paiera les frais ? C’est toujours le citoyen.
L’autre mesure qui risque de susciter encore de fortes critiques est cette proposition d’imposer une énième forte taxe sur les véhicules neufs. En effet, la LFC 2020 propose de fortes taxes sur les véhicules de tourisme neufs importés ou fabriqués en Algérie. Ces taxes varient de 100.000 DA pour une voiture de tourisme dont la cylindréen’excède pas 800 cm3 (0.8 L) à 2.000.000 DA pour un véhicule de tourisme dont la cylindrée est supérieure à 2500 cm3 (2.5 L). De 2010 à aujourd’hui, les différents gouvernements ont imposé de plusieurs taxes sur les véhicules neufs importés.