La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a continué, vendredi 10 novembre 2023, de se prononcer sur ses projets de résolution, adoptant 12 textes, dont 9 par consensus.
Ainsi, par le projet de résolution intitulé « Le droit du peuple palestinien à l’autodétermination » (A/C.3/78/L.24), présenté par l’Égypte, au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), et adopté par 168 voix pour, 5 voix contre (Micronésie, États-Unis, Îles Marshall, Israël, et Nauru) et 9 abstentions (Guatemala, Kiribati, Palaos, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Paraguay, République démocratique du Congo, Togo, Tonga, et Vanuatu), l’Assemblée générale exhorterait tous les États ainsi que les institutions spécialisées et les organismes des Nations Unies à continuer d’apporter un soutien et une aide au peuple palestinien en vue de la réalisation rapide de son droit à l’autodétermination.
Avant le vote, l’État de Palestine a décrit les souffrances d’une population palestinienne endeuillée par un mois de guerre dans la bande de Gaza, faisant état de 4 000 enfants tués et de nombreux autres blessés, ensevelis sous les ruines, déplacés ou vivant dans la peur de la mort. « La Nakba ne semble jamais avoir de fin, elle se poursuit partout, à Gaza, en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, et au-delà encore », s’est émue la délégation, selon laquelle « à Gaza, en 30 jours, notre vie a été effacée comme jamais ».
Le projet de résolution a pour but de confirmer le droit des Palestiniens à exister et à vivre dans un État qui est le leur, a-t-elle résumé. Il ne prive aucun peuple ou aucune nation de ses droits humains, mais appelle simplement à mettre fin à l’occupation par Israël de la terre des Palestiniens et réaffirme leur droit à l’autodétermination, a-t-elle précisé. « Nous ne demandons pas un traitement de faveur », a conclu la délégation, pour qui voter en faveur du projet de résolution relève d’un choix moral.
Après le vote, Cuba a accusé Israël de se rendre coupable de génocide, avec la complicité des États-Unis, estimant que rien ne peut justifier la punition collective infligée par Israël à la population palestinienne. Les bombardements menés contre Gaza constituent des crimes de guerre et contre l’humanité, a-t-elle ajouté. « L’histoire n’a pas commencé le 7 octobre », a poursuivi la délégation, pour qui les événements actuels font suite à sept décennies d’apartheid et de violences israéliennes. « Combien de personnes doivent encore mourir aux mains d’Israël, qui agit dans la plus grande impunité », s’est-elle interrogée, avant de se plaider pour le droit au retour des réfugiés, dans un État palestinien souverain, établi dans les frontières d’avant 1967.
Pour leur part, les États-Unis ont indiqué n’avoir « malheureusement pas pu appuyer le projet de résolution », au motif qu’il ne représente « qu’un côté des choses »; ce qui empêche, selon eux, de parvenir à la paix et de réaliser les droits du peuple palestinien. Ce type de document politique « nous divise au lieu de nous rassembler », a déploré la délégation.
La République arabe syrienne a enfin estimé que l’enjeu n’est pas tant que les États Membres maintiennent ou non leur position sur ce projet de résolution, car les Palestiniens ont « d’abord besoin d’avoir le droit de vivre, avant même de jouir de leur droit à l’autodétermination ». De plus, les Palestiniens ont déjà exercé leur droit à l’autodétermination en demandant un État voilà plusieurs décennies, a noté la délégation. Selon elle, les États qui ne soutiennent pas le projet de résolution sont ceux qui voudraient que les Palestiniens « changent d’avis » en renonçant à leur État ou en l’édifiant ailleurs.
Avec ONU Info