Le ministère palestinien de la Santé a indiqué que dix personnes avaient été tuées par une frappe sur le village de Tammoun, dans le gouvernorat de Tubas, dans le nord de la Cisjordanie. Un responsable local a dénoncé une frappe de drone.

L’armée israélienne a pour sa part seulement fait état de la frappe d’un aéronef de l’armée de l’air, sur la base du renseignement du Shin Bet (sécurité intérieure). Elle n’a pas fourni de bilan immédiat.

Dans un communiqué, le mouvement palestinien Hamas a dénoncé « l’escalade des crimes de l’occupation fasciste en Cisjordanie et sa politique continue d’assassinats contre nos héroïques résistants et moudjahidin ». Selon lui, les victimes ont été frappées dans leur véhicule.

Au moins 873 Palestiniens y ont été tués par l’armée israélienne ou par des colons depuis le 7 octobre 2023, selon le ministère palestinien de la Santé.

L’Unrwa interdite de travailler par Israël

Par ailleurs, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) doit cesser de travailler « sur le territoire israélien » ce jeudi 30 janvier, le parlement israélien ayant adopté fin octobre dernier deux lois interdisant le travail de l’Agence.

Dernier développement en date, la Cour suprême israélienne a rejeté hier la demande de suspension de l’application de ces lois.

La Cour suprême a précisé que les lois ne s’appliquent « qu’au territoire souverain d’Israël », et « n’interdisent pas (l’activité de l’Unrwa) en Cisjordanie occupée et dans la bande de Ghaza ». Mais elle stipule que cela doit être fait sans l’implication de l’Etat d’Israël.

L’Unrwa vient en aide à près de six millions de Palestiniens

Etablie en décembre 1949, l’agence vient en aide aux réfugiés palestiniens, contraints à l’exode après la création d’Israël en 1948.

Elle fournit des services publics, en matière de santé et d’éducation notamment, à près de six millions de Palestiniens, dans la bande Ghaza, la Cisjordanie et à El Qods-Est, ainsi qu’au Liban, en Syrie et en Jordanie.

A El Qods-Est, la situation est singulière. D’un côté, l’ambassadeur israélien à l’ONU, Danny Danon, a sommé l’Unrwa de quitter « tous les bâtiments qu’elle [y] utilise d’ici le 30 janvier ».

Mais dans le camp de réfugiés de Chouafat par exemple, dans la même partie de la ville, l’Unrwa n’entend pas cesser ses activités. Et pour cause, cette partie de la ville n’est pas reconnue par l’ONU comme un territoire israélien.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a dit regretter une décision « manifestement déraisonnable et contradictoire avec les obligations internationales d’Israël ».

L’Algérie plaide pour une enquête « indépendante et approfondie »

Le gouvernement israélien a justifié sa décision d’interdire l’Unrwa par les accusations qu’il a porté fin janvier 2024 contre 12 employés de l’Agence relatives à leur supposée implication dans l’opération des factions palestiniennes du 7 octobre 2023.

L’Algérie a affirmé, par la voix de son représentant permanent auprès des Nations unies, l’ambassadeur, Amar Bendjama, mardi 28 janvier 2025, que l’arrêt des opérations de l’Unrwa « équivaut à une condamnation à mort des Palestiniens, notamment les réfugiés », appelant à une enquête « indépendante et approfondie » sur les allégations israéliennes contre l’agence onusienne.

Le diplomate a affirmé, dans ce sens, que « l’Algérie est profondément convaincue que ce genre d’allégations doit faire l’objet d’une enquête indépendante et approfondie ». « Il ne faut pas permettre à des allégations mensongères de saper le rôle vital de l’Unrwa », a-t-il dit.

Avec Agences