Les premiers véhicules ont commencé à traverser le poste-frontière de Rafah, reliant la bande de Gaza à l’Égypte vers 10h15 (heure locale), selon les images retransmises en direct par Al Jazeera et des télévisions égyptiennes.

Au moins 20 premiers camions d’aide sont censés entrer aujourd’hui et contiennent des médicaments, du matériel médical et une quantité limitée de nourriture, selon le chef du bureau des médias du Hamas cité par Reuters.

« Le premier convoi ne doit pas être le dernier », a prévenu le patron de l’humanitaire de l’ONU Martin Griffiths, présent au Caire pour un « Sommet pour la paix », après le passage de ces 20 camions de l’Egypte vers Ghaza, cible de bombardements israéliens interrompus depuis le 8 octobre dernier.

« Je suis confiant que ce chargement sera le début d’un effort durable pour fournir des biens essentiels – notamment de la nourriture, de l’eau, des médicaments et du carburant – aux Ghazaouis de façon sécurisée, inconditionnelle et sans obstacle », a-t-il ajouté, cité par l’AFP. Les cargaisons de samedi ne contiennent, selon les médias égyptiens, que de l’aide alimentaire et médicale et non du carburant, vital dans la bande de Gaza dont l’unique centrale électrique est à l’arrêt.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a réclamé, de son côté, « un accès humanitaire durable et ininterrompu par le poste-frontière de Rafah ».

L’aide humanitaire qui a commencé à pénétrer dans la bande de Gaza comprend « des médicaments, du matériel de traumatologie pour 1 200 personnes et des kits de traumatologie portables pour stabiliser jusqu’à 235 personnes blessées », précise l’OMS dans un communiqué.

Les camions sont également chargés de médicaments et de traitements contre les maladies chroniques pour 1 500 personnes, ainsi que de matériel sanitaire pour 300 000 personnes pendant trois mois, poursuit l’OMS, qui ajoute qu’elle coopère avec le Croissant-Rouge égyptien et le Croissant-Rouge palestinien « pour assurer l’acheminement en toute sécurité de ces fournitures essentielles et leur livraison aux hôpitaux et aux établissements de santé ».

Amnesty International affirme détenir des preuves « accablantes » de crimes de guerre commis par l’armée israélienne

A noter que les bombardements israéliens sur la bande de Ghaza se sont poursuivis durant les dernières vingt-quatre heures. Dix-sept employés de l’UNRWA, l’agence onusienne, ont été tués depuis le début des bombardements de l’armée israélienne, a annoncé samedi son commissaire général, Philippe Lazzarini.

« Jusqu’à présent, la mort dans cette guerre brutale de dix-sept de nos collègues a été confirmée. Malheureusement, le véritable bilan sera probablement plus important », écrit-il dans un communiqué.

L’ONG Amnesty International a annoncé aujourd’hui avoir relevé « des preuves accablantes » de crimes de guerre, commis, selon elle, par les forces israéliennes dans la bande de Ghaza.

Amnesty International, qui cite plusieurs bombardements d’immeubles d’habitation ou de lieux publics, comme celui du marché du camp de réfugiés de Jabaliya, qui aurait fait 69 morts le 9 octobre, juge que ces faits doivent faire l’objet d’une enquête.

« Attaquer un immeuble résidentiel rempli de civils, au cœur d’un quartier densément peuplé, pourrait constituer une attaque indiscriminée. Les attaques indiscriminées qui tuent et blessent des civils sont des crimes de guerre », rappelle-t-elle sur X (ex-Twitter).

La promesse de libérer les otages étrangers « reste ferme », assure le Hamas

Par ailleurs, le Hamas a réitéré samedi sa promesse de relâcher les étrangers qu’il déteint dans la bande de Ghaza « lorsque les circonstances le permettent », après la libération des deux otages américaines.

« Conformément à l’engagement du Hamas envers tous les médiateurs, en particulier nos frères en Egypte, au Qatar et dans divers autres pays avec lesquels nous entretenons des relations cordiales, une femme et sa fille, toutes deux possédant la citoyenneté américaine, ont été libérées puis remises à Ghaza aujourd’hui », écrit le mouvement dans un communiqué.

« Ce développement a été rendu possible grâce à une relation de collaboration avec l’Etat ami du Qatar. Il est crucial de souligner notre engagement en faveur d’une approche collaborative avec un large éventail de médiateurs. Cet engagement reste ferme alors que nous nous efforçons de mettre en œuvre notre décision de libérer les personnes de nationalité étrangère placées en détention temporaire, lorsque les circonstances de sécurité le permettent », ajoute-t-il.

Biden a recommandé à l’armée israélienne de ne pas lancer d’ « attaque majeure » sur le Hezbollah

Selon le New York Time, le président américain, Joe Biden, et ses conseillers ont recommandé à l’armée israélienne de ne pas lancer d’ « attaque majeure » sur le Hezbollah au Liban-Sud.

« Les responsables américains s’inquiètent du fait que certains des membres les plus (bellicistes) du cabinet de guerre israélien aient voulu s’attaquer au Hezbollah alors même qu’Israël entamait un long conflit contre le Hamas. (Ils) font comprendre aux israéliens qu’il est difficile de lutter à la fois contre le Hamas et le Hezbollah qui est plus puissant », écrit encore le NYT dans un article paru vendredi. Le quotidien se réfère notamment aux échanges qui ont eu lieu pendant les visites en Israël du président et d’autres hauts responsables américains depuis le début de la guerre.

Avec agences