Pierre Audin, fils de Maurice Audin, militant pour l’indépendance de l’Algérie, a été naturalisé algérien, selon un décret présidentiel portant acquisition de la nationalité algérienne paru au dernier numéro du journal officiel.
« Par décret présidentiel du 6 Moharram 1442 correspondant au 25 août 2020, est naturalisé algérien, dans les conditions de l’article 11 de l’ordonnance n° 70-86 du 15 décembre 1970, modifiée et complétée, portant code de la nationalité algérienne, la personne dénommée ci-après, AUDIN Pierre, né le 28 avril 1957 à Alger (wilaya d’Alger) », stipule le décret présidentiel.
Jeune mathématicien anticolonaliste et militant pour la libération de l’Algérie, Maurice Audin a été arrêté à l’âge de 25 ans en 1957 durant la guerre de libération nationale. Il a été torturé à mort par l’armée française mais, son corps n’a jamais été retrouvé. Sa femme, Josette Audin, qui s’est toujours battu pour faire connaitre la vérité sur sa mort était persuadée que son mari a été assassiné par les parachutistes français.
En septembre 2018, le Président français Emmanuel Macron a reconnu, devant Josette Audin, la responsabilité de l’État français dans la disparition de son mari. Josette est décédée le 02 février 2019 à l’âge de 87 ans.
Aujourd’hui son fils, Pierre Audin, qui vient d’être naturalisé algérien, active pour la préservation des droits et libertés en Algérie dont la liberté de la presse. En août passé, il s’est solidarisé avec le journaliste incarcéré Khaled Drareni en lui adressant une lettre ouverte.
« Maurice Audin a été torturé et assassiné parce qu’il voulait une Algérie indépendante, fraternelle et solidaire. Aujourd’hui, j’ai honte pour ce pouvoir qui oublie son histoire, agresse des manifestants sur la place Audin, arrête Khaled Drareni à proximité de la place Audin, dans la rue même où ma mère garait sa 4CV, une rue en pente, pour pouvoir démarrer sans manivelle ! Moi, mon histoire me colle aux tripes, c’est comme si, encore une fois, on arrêtait quelqu’un chez moi », a-t-il écrit.
« Khaled Drareni est l’otage du système algérien, parce qu’il fait son métier de journaliste en toute conscience. Ce faisant, nous sommes tous otages de ce système, nous sommes tous en manque d’information sur la révolution du sourire. La fidélité aux idéaux des chouada aurait dû motiver l’Algérie à être la première dans le classement des pays pour la liberté de la presse », a-t-il ajouté.