Pour les femmes, « rien n’a changé, donc rien à fêter »

Des centaines de femmes ont battu le pavé aujourd’hui 8 mars dans les rues de la capitale à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes.« Nous ne sommes pas venues pour faire la fête » ont-elle scandé. c’ était le mot d’ordre de la marche qui s’est déroulée dans un climat assez tendu à cause de la forte présence policière.

Durant cette journée de mobilisation exceptionnelle, les femmes ont exigé leurs droits, ainsi que leur rejet du système politique actuel. À travers les messages des banderoles et des slogans, les femmes ont mis l’accent sur le caractère politique de leur protestation, car elles ne sont pas venues « fêter cette journée mais pour militer » et revendiquer une « Algérie libre et démocratique ».

Entre autres, sur les pancartes brandies par les protestataires, on pouvait lire « nous sommes sorties pour un changement pas pour faire la fête », ou encore « un Etat civil et non militaire ».

Des dizaines de d’hommes sont venus soutenir les femmes durant cette « journée de lutte ». C’est le cas de Fethi Ghares, le coordinateur national du Mouvement Démocratique et Social (MDS) qui a déclaré que « la femme algérienne a fait de cette journée, une journée de lutte à l’image des moujahidates (combattantes) » et qu’« elle a lié son destin au destin de tout le pays ».

Violences et répression

Les militantes féministes n’ont pas raté le rendez-vous. Elles ont revendiqué l’égalité entre les deux sexes et aussi « l’abrogation du code de la famille ». « La question des droits des femmes est partie intégrante de notre combat », nous a déclaré la directrice d’Amnesty internationale en Algérie, Hassina Ouseddik. Et d’ajouter « on ne pourra construire un Etat de droit que s’il y a une égalité entre les femmes et les hommes ». Ces militantes ont poussé des slogans dénonçant « les violences faites aux femmes et l’oppression« .

Même si ces dernières n’ont le droit officiellement qu’à une demie journée, ces quelques heures ont de même été marquées par des scènes de bousculades et des insultes lancés par certains agents de police. En conséquences, « 17 personnes ont té soucoupes durant toute la manifestation dont un homme« , nous a affirmé les secouristes présents sur place.

© Meriem Nait Lounis pour INTERLIGNES | Marches des femmes le 08 mars à Alger
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