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Pour soupçons d’ingérence étrangère: le présentateur de BFM-TV, Rachid M’barki licencié

La première chaine d'information de France a licencié le journaliste Rachid M'barki. Il est accusé d’avoir diffusé, à plusieurs reprises durant l’année écoulée, des sujets qui n’avaient pas été validés par la rédaction en chef de la chaîne, possiblement pour le compte de gouvernements étrangers.
© DR | Le présentateur de BFM-TV, Rachid M'barki licencié

BFM-TV avait ouvert en janvier une enquête interne en raison de ses doutes. Des révélations de presse, dont l’enquête « Story Killers » conduite en partie par des journalistes du Monde, ont montré que le présentateur est soupçonné d’avoir diffusé, à plusieurs reprises durant l’année écoulée, des sujets qui n’avaient pas été validés par la rédaction en chef de la chaîne, possiblement pour le compte de gouvernements étrangers. Ces sujets concernaient des brèves diffusées sur l’antenne ayant notamment trait aux oligarques russes, au Qatar ou au Sahara occidental.

« Ces investigations ont permis d’identifier plusieurs séquences, entre 2021 et 2022, qui ont été diffusées sans respect des “process” de validation et de la ligne éditoriale. Ces manquements sont de la seule responsabilité d’un journaliste qui n’a pas respecté les règles en vigueur au sein de la rédaction. La direction a décidé de mettre fin à son contrat de travail le 21 février 2023 », écrit dans ce courriel le directeur général de la chaîne d’info, Marc-Olivier Fogiel. « Une plainte contre X relative aux faits dont BFM-TV a été victime a été déposée le 22 février 2023 », ajoute-t-il, pour corruption passive et abus de confiance.

En réaction, la chaîne a décidé de « renforcer encore » ses dispositifs de validation rédactionnels, précise M. Fogiel. Il rappelle dans son message que « ce cas isolé ne reflète en rien le travail exceptionnel et rigoureux exercé avec professionnalisme et déontologie par les 250 journalistes de BFM-TV, auxquels la direction réaffirme son soutien et sa confiance ».

Rachid M’Barki, écarté de l’antenne depuis le 11 janvier, avait admis avoir « utilisé des infos qui [lui] venaient d’informateurs » et qui n’avaient « pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction ». « Elles étaient toutes réelles et vérifiées. (…) Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi, sinon je ne l’aurais pas fait », déclarait-il dans les colonnes de Politico.

Depuis, une enquête menée par Le Monde et ses partenaires du consortium Forbidden Stories a révélé que cette affaire était une petite partie d’une vaste entreprise de désinformation pilotée par une officine israélienne, qui vendrait ses services dans le monde entier. Parmi les séquences diffusées sans autorisation par M. M’Barki, au moins deux séries de sujets, consacrées aux sanctions contre les oligarques russes et visant un ancien haut responsable qatari, faisaient partie de campagnes de désinformation plus larges orchestrées par « Team Jorge », une officine israélienne sans existence légale, et dirigée par un ancien militaire israélien.

Selon M. M’Barki, les images et éléments de langage diffusés à l’antenne lui ont été fournis par un lobbyiste français, Jean-Pierre Duthion. Les deux hommes assurent que ces diffusions n’ont donné lieu à aucune rémunération. Ce 22 février, Mediapart révélait que M. Duthion avait également fourni des « éléments de langage » à un député français, Hubert Julien-Laferrière, notamment pour qu’il fasse la promotion à l’Assemblée d’une cryptomonnaie douteuse.

Avec AFP

 

 

 

 

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