En effet, après un débat d’une journée sur, essentiellement, la situation politique nationale, l’instance suprême du RCD adopte une résolution clarifiant la position du parti concernant la prochaine joute présidentielle. « Le RCD rejette cette énième opération de désignation d’un Chef de l’Etat et met en garde contre la tentation d’un règlement de comptes entre chapelles par institutions interposées », lit-on dans cette résolution.
Selon le même document, le conseil national « charge le secrétariat national de finaliser un appel en vue d’un rassemblement le plus large afin de mobiliser les citoyens et les forces vives du pays autour de l’impératif d’un nouveau départ ».
« Un départ qui restitue la parole au peuple dans un Etat où la liberté, la sécurité, l’égalité en droits et l’égalité des chances ne relèvent plus d’un mythe », lit-on dans le même document. Pour le RCD, « l’impasse historique du système politique qui régente le pays depuis 1962, en confisquant la victoire du peuple algérien contre la France coloniale, ne doit pas déboucher sur le chaos ».
« Pour cela, il importe avant tout de refuser la reconduction du statu quo ou de valider un rapport de force de circonstance dans un système en crise structurelle. Pour le RCD, ce sont deux options d’une même aventure qui risquent, à terme, de déboucher sur un désordre périlleux », ajoute le conseil national du parti.
Mettant l’accent sur la situation socio-économique délétère, l’absence de conditions pour une compétition électorale régulière et transparente (…) « les membres du Conseil national expriment avec force l’urgence d’une option salvatrice pour le pays de prendre un nouveau départ ».
Pour le parti, « aucune candidature, aucune personnalité, aucun parti seul n’est à même de pouvoir redresser la situation ». Pour tout cela, lit-on dans le document, la « disqualification populaire du rendez-vous du 18 avril ne fait que consacrer les multiples violations de la Constitution, la fermeture sans précédent des espaces politiques et médiatiques et la répression permanente des libertés ».
« L’urgence n’est pas de gérer les équilibre claniques
S’exprimant à l’ouverture des travaux du conseil national, le président du RCD, Mohcine Belabbas avait déjà donné le ton. Selon lui, l’urgence du moment « n’est pas de gérer les équilibres claniques ».
« Aujourd’hui l’urgence pour le pays n’est pas de choisir entre reconduire un chef de l’Etat grabataire ou désigner un autre parrain en bonne santé pour gérer les équilibres claniques ou en créer d’autres à sa convenance ou à la convenance des plus forts », lance-t-il.
Le leader du RCD affirme dans la foulée que « le système de la cooptation et de la fraude n’est pas seulement le fossoyeur de la démocratie, il est le système de l’exclusion et de la division ». « Il porte à terme les germes de l’instabilité et de la fitna », appuie-t-il.
Ce faisant, Mohcine Belabbas n’a pas manqué de lancer des piques au candidat à la candidature, Ali Ghediri. « Le problème en Algérie n’est pas de savoir quelle personne ou clan doit assurer la relève dans un système moribond mais d’ouvrir l’avènement de la construction d’institutions qui rendent au peuple algérien sa souveraineté », estime-t-il.