Les prix du pétrole évoluaient dans le rouge mercredi en début de séance européenne, pénalisés par les avertissements sur un redémarrage trop rapide de l’économie, sur lequel repose les attentes de la demande d’or noir, et avant la publication très attendue des stocks américains.
Mercredi matin, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 29,67 dollars à Londres, en baisse de 1,03% par rapport à la clôture de mardi. A New York, le baril américain de WTI pour juin abandonnait de son côté 0,46%, à 25,67 dollars.
« La route vers le rétablissement a rencontré un obstacle massif », a déclaré Stephen Innes, analyste, se référant à l’avertissement lancé mardi par l’immunologiste en chef de la Maison Blanche, le Dr Anthony Fauci, sur les risques d’un redémarrage rapide de l’économie américaine en période de pandémie.
Si le redémarrage vient trop vite, « il existe un vrai risque de déclencher une reprise de l’épidémie qu’on ne pourra pas contrôler », a indiqué le Dr Fauci.
En Europe comme en Asie, les gouvernements doivent procéder « avec prudence » et « résister à l’envie d’en faire trop tôt et de risquer une rechute », ont également souligné mardi des responsables du Fonds monétaire international (FMI) dans une note de blog.
Ces déclarations pèsent sur les prix car elles sont peu encourageantes pour le retour de la demande de brut, sabrée par la pandémie de covid-19, dans un marché où l’offre est toujours très excédentaire.
Les investisseurs attendent par ailleurs mercredi le rapport hebdomadaire très suivi de l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA) sur les stocks de brut dans le pays.
Les spécialistes interrogés par l’agence Bloomberg tablent sur une hausse de 4 millions de barils pour la semaine achevée le 8 mai, contre 4,6 millions la semaine précédente.
Les chiffres publiés mardi par l’American Petroleum Institute (API), jugés moins fiables, « montraient une hausse des stocks de 7,6 millions de barils », a rapporté Neil Wilson, analyste.
Les stockages du brut, proche de ses limites partout dans le monde, génère une inquiétude supplémentaire sur le marché car il pourrait contraindre certaines productions locales à l’arrêt.