Le verdict vient de tomber. Le journaliste et directeur des sites Alger-Direct et Dzair press, Adlène Mellah est condamné à six mois de prison avec sursis. Le juge près de la Cour d’Alger qui a examiné son procès en appel a décidé de réduire sa condamnation, prononcée, le 25 décembre dernier par le tribunal de première instance qui était d’une année de prison ferme. Il devra ainsi quitter la prison dès ce soir, après plus d’un mois de détention.
Le procès marathonien, qui s’est ouvert dès 11h00 de matin, s’est tenu en présence de nombreux militants » et « soutiens » du journaliste, rassemblés devant le siège de la Cour dans le quartier de Rousseau.
En effet, ils étaient tous là : des représentants des ligues de droits de l’homme, d’Amnesty international, RAJ et SOS disparus. La salle d’audience était pleine à craquer. Environ 40 avocats se sont constitués pour plaider la cause du journaliste. Arrivé à la barre des accusés, Adlène Mellah, s’appuyant sur des béquilles, paraissait très affaibli.
Une grave erreur
Le premier à prendre la parole est Me Abdellah Hebboul qui signale des «irrégularités graves dans le dossier ». «Monsieur le juge ; nous avons deux procès-verbaux dont les noms des deux officiers de polices sont absents. Pire encore, l’heure de l’audition est la même ! Comment cela est possible, en sachant que pour aller de la place Port Saïd au commissariat, situé au boulevard Che Guevara, il faut parcourir 1200 mètres », précise-t-il. L’avocat qui a passé le dossier au peigne fin relève une deuxième irrégularité « plus grave ».
« La réquisition qui date du 24 février 2018, est destinée à l’ancien commissaire de police qui ne travaille plus dans ce territoire. Pire, dans son contenu, elle est destinée aux marches des médecins résidents uniquement, donc, cette pièce sur lequel tout le dossier est fondée n’est pas valables, et elle doit être retirée du dossier et annuler le premier jugement », insiste-t-il.
Adlène Mellah s’est évanoui
Prenant la parole, le procureur de la république se défend. Il justifie l’absence des noms des agents de la police par « un oubli ». Mais, le procureur avoue que « la réquisition devait être retirée aussi du dossier, car elle n’est plus valable ». Saisissant cet aveu, la défense s’est insurgée: « un oubli ne justifie pas une erreur du parquet».
Le procès a été marqué par des soucis de santé du prévenu qui s’est évanoui dans la salle d’audience, nécessitant l’intervention de la protection civile. Devant cette situation, le juge a décidé de suspendre la séance, qui n’a été reprise que plusieurs minutes plus tard.