PT-UCP : « La criminalisation de l’action politique est porteuse d’un grave danger… »

Le Parti des travailleurs (PT) et l’Union pour le changement et le progrès (UCP) ont exprimé leurs « inquiétudes respectives sur la situation nationale à l’aune des bouleversements mondiaux, ainsi que leurs préoccupations quant à la dégradation violente et continue des conditions socio/économiques qui impactent le dur quotidien de la majorité du peuple Algérien ».
© DR | Réunion entre les responsables du PT et de l'UCP

Dans un communiqué commun, les deux formations politiques, qui se sont rencontrés hier au siège du PT, dans le cadre « d’une visite d’amitié et de concertation » effectuée par une délégation de l’UCP, conduite par sa présidente, Zoubida Assoul, qui a été reçu par la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, en présence de membres de sa direction, ont estimé que « le marasme économique ambiant étant le reflet d’une vision confuse ainsi que d’une absence d’anticipation et de prospective ».

Dans ce sens, ajoute-t-on encore, « l’absence de débat sur les questions économiques et sociales avec la participation des organisations qui encadrent la société que sont les partis politiques et les autres acteurs de la société civile, conséquence de la fermeture du champ politique et médiatique, est l’obstacle majeur qui se dresse devant la recherche des solutions sérieuses aux problèmes qui mettent à mal les conditions de vie de la majorité du peuple algérien, et amplifient la détresse sociale source de violence ».

Les responsables du PT et de l’UCP ont convenu donc que « la marginalisation des partis politiques ainsi que la criminalisation de l’action politique et syndicale sont porteuses d’un grave danger de déstabilisation du pays, rappelant au passage que le multipartisme, les activités syndicale et associatives participent fondamentalement dans la stabilité du pays ». Précisant que « la rencontre a coïncidé avec l’énoncé du verdict à l’encontre du journaliste Ihsane El Kadi, lourdement condamné », les deux partis ont « réitéré leur soutien à tous les détenus politiques et la revendication de leur libération sans conditions ».

A cet effet, le PT et l’UCP ont relevé « l’incompréhensible contradiction du pouvoir en place, matérialisée par, d’un côté, un front externe marqué par les graves turbulences sur l’échiquier mondial porteuses de guerre et de malheurs pour toutes les nations, notre pays étant particulièrement ciblé, et, d’un autre côté, un front interne totalement délabré, précarisé par une régression effrayante sur le plan social et sur celui, particulièrement sensible, des libertés démocratiques ouvrant la porte à l’ingérence étrangère porteuse de division du peuple Algérien ». « Plus concrètement, dans ce contexte très difficile qui appelle une véritable mobilisation pour faire face aux menaces, les pouvoirs publics paralysent la majorité de forces vives de la nation », ajoute-t-on dans le même communiqué.

En fin de compte, « les deux délégations, attachées aux intérêts de leur pays et par conséquent, ceux du peuple algérien, alertent les pouvoirs sur l’urgence de dégager les horizons et ouvrir une issue sur les plans socio/économique et politique, afin de combattre le désespoir et les souffrances ». Ainsi, le PT et l’UCP rappellent qu’ils sont « prêts, comme ils l’ont toujours été, à assumer leurs responsabilités envers le peuple algérien et à soumettre à son appréciation, les solutions et propositions qu’ils jugent nécessaires, ce qui pose l’exigence de l’ouverture des champs politique et médiatique ».

Il faut noter, en dernier lieu, qu’une rencontre similaire s’était tenue le 23 mars dernier, entre les membres de la direction du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et ceux du PT, toujours au siège de ce dernier.