Rachid Nekkaz transféré à la prison de Laghouat

Le détenu politique Rachid Nekkaz a été transféré ce mardi de la prison de Koléa (Alger) à l’établissement pénitentiaire d’Aflou dans la wilaya de Laghouat, a-t-on confirmé auprès de maitre Khelifi Ahmed, membre de la défense du détenu.

Les avocats n’ont pas été informés de ce transfert, nous affirme la même source. C’est son frère qui en a fait la découverte ce lundi en allant à la prison de Koléa pour lui rendre visite. « Il a été surpris d’apprendre que Rachid Nekkaz a été transféré », nous a déclaré Me Khelifi.

Détenu depuis décembre 2019, le procès de Rachid Nekkaz n’a toujours pas été programmé. Ses avocats ont introduit une demande de remise en liberté en attendant la date de son jugement mais celle-ci a été rejetée le 20 janvier par la Cour d’Alger. Il est poursuivi pour “incitation à attroupement non armé” et “publications pouvant porter atteinte à l’unité nationale”, entre autres accusations.

Faut-il rappeler que la défense de Rachid Nekkaz avait introduit mardi 29 décembre 2020 un pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême contre la décision de prorogation de sa détention préventive.

Son mandat de dépôt a pris fin le 4 avril 2020 et la chambre d’accusation a ordonné sa prorogation le 5 avril 2020, soit le lendemain de son expiration. Pour la défense de Rachid Nekkaz, cette “prorogation est une violation flagrante de la loi”.

« Scandale alimentaire »

L’ancien candidat à la présidentielle annulée d’avril 2019 avait adressé le 25 décembre un message au ministre de la Justice Belkacem Zeghmati, lui proposant une aide financière pour améliorer les conditions de détention à la prison de Koléa.

«Monsieur Belkacem Zeghmati, depuis trois mois, nous ne mangeons plus de viande, ni de poulet, ni de dessert, ni de fruits de saison, ni de yaourt à la prison de Koléa. À titre d’exemple, lors de ces neuf derniers jours, nous avons “savouré ” quatre fois des lentilles et à quatre reprises des haricots comme en temps de guerre. Les 4000 détenus se plaignent de l’alimentation en milieu carcéral surtout depuis l’interdiction en mars 2020 de la nourriture venant des familles à cause du virus Covid19 », a-t-il écrit.

« je vous propose donc en urgence mon aide financière afin que tous les détenus de la prison de Koléa puissent manger deux fois par semaine de la viande ou du poulet et un dessert par jour comme en France en 1962 », a-t-il ajouté.

« J’attends votre réponse dans les plus brefs délais pour mettre fin à ce scandale alimentaire », a-t-il conclu.







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