« Je ne suis plus militant du RCD depuis ce matin », déclare-t-il, en prononçant un discours magistral dans lequel il a dressé le portait d’un véritable militant qui se sacrifie. « Voilà succinctement le message que je tenais à vous délivrer dans la dernière déclaration en tant que militant structuré », lance-t-il, sous un tonner d’applaudissement des l’assistance et sous les cris de « assa azekka Sadi yella Yella ».
La guerre de libération
Saïd Sadi qui a subjugué l’assistance par des messages sublimes, refuse même de revendiquer la qualité de fondateur du RCD. « On ne créé pas un parti pour se l’approprier », affirme-t-il, et d’ajouter : « D’ultimes défis attendent ma génération. Ceux avec qui j’ai partagé les luttes de notre jeunesse souhaitent repenser l’évaluation de notre engagement pour le rendre plus visible et le protéger des falsifications qui ont mutilé et perverti la guerre de libération ».
Ahmed Ouyahia
L’ex-président du RCD revient, par la suite, sur pratiquement l’histoire contemporaine de l’Algérie et le parcours, truffé d’embûches, des militants qui ont refusé de se soumettre à l’ordre établi depuis 1962. Saïd Sadi n’a pas aussi raté l’occasion de rebondir sur les récentes déclarations du premier ministre, Ahmed Ouyahia, concernant la position du président Bouteflika sur l’interdiction de la conférence de Mouloud Mammeri.
Remettre les pendules à l’heure
« À travers la conférence interdite de Mouloud Mammeri en mars 1980, dont on vient de donner une version des plus contestables, on greffe une paternité douteuse à notre combat. Ce n’est pas le lieu d’épiloguer sur cette dernière supercherie mais il faudra rapidement remettre les pendules à l’heure pour que les positions de tout un chacun dans cette séquence historique soient connues dans leur pleine et entière vérité », explique-t-il, précisant qu’il sera « engagé dans d’autres registres et sur d’autres terrains ». « Mais je partagerai toujours avec vous nos postulats éthiques et j’honorerai comme au premier jours nos professions de foi », indique-t-il, refusant de faire toute autre déclaration à la presse, à l’issue de la séance matinale de ces assises.