Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Atmane Mazouz, a estimé, aujourd’hui, lors d’une conférence de presse tenue au siège du parti, à El Biar, que « toute sortie de crise passe par la volonté politique de donner la parole au peuple dans un débat national libre et un dialogue qui inclut toutes les forces politiques et sociales en vue de redonner confiance et de réunir les conditions de véritables choix souverains ».
Dans ces conditions, a-t-il ajouté, « l’expression de cette volonté politique ne peut faire l’économie de mesures de détente et d’apaisement aux plans social et des libertés ».
Entre autres mesures, celui-ci a cité « la Cessation immédiate du harcèlement policier et judiciaire contre les militants politiques , associatifs et contre les citoyens qui expriment leurs opinions », « la levée de l’interdiction qui frappe de nombreux citoyens (résidents ou dans la diaspora) dans leur droit de circulation à l’intérieur comme à l’extérieur du pays », « l’ouverture des champs politique et médiatique et l’abrogation des lois liberticides comme l’article 87bis » et « la libération des prisonniers politiques et d’opinion, de tous les détenus du hirak et la révision de tous les procès expéditifs comme celui des détenus de Larbaa nath irathen ».
Pour le président du RCD, « Pour toutes ces mesures de détente, les mécanismes légaux existent ».
Pour ce qui est des mesures sociales d’urgence, a-t-il poursuivi, « le véritable baromètre de l’expression de la volonté de soulager et redonner confiance passe par la nouvelle loi de finances en cours de préparation ».
Revenant sur l’élection présidentielle du 7 septembre dernier, Atmane Mazouz a estimé que « le désaveu historique infligé par les populations de toutes les régions du pays et de l’émigration ne souffre d’aucune contestation, y compris dans les cercles du pouvoir, au point où ce dernier est contraint de faire jouer au Conseil constitutionnel le rôle de consolidation des résultats pour s’octroyer un score moins humiliant que les quelques 15% de bulletins sortis des urnes ».
Un « antidote plus mortel que le poison lui-même », a-t-il déclaré, dans la mesure où « on ne peut faire croire à personne que le comptage initial a oublié en cours de route près de la moitié des suffrages exprimés, subitement découverts par une instance, de surcroît, non outillée pour ce travail qui ne relève pas de ses attributions constitutionnelles, au demeurant ».
Une « tendance au rejet massif des scrutins depuis décembre 2019 », a-t-il encore ajouté, qui « est le message constant des Algériennes et des Algériens à l’endroit du régime qui a stoppé par la force les promesses de justice et de liberté du mouvement de février 2019 ».