Relations algéro-françaises : Bruno Retailleau modère son discours 

Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a estimé, ce mardi 21 janvier 2025, que « le moment est venu de tourner la page ». Il s’exprimait au sujet du dernier épisode de la crise entre l’Algérie et la France né à la suite du refus, le 7 janvier dernier, des autorités algériennes de laisser débarquer un influenceur algérien expulsé de France.  
© DR | Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau

Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, semble modérer son discours à l’égard de l’Algérie, alors que jusque-là, et depuis le refus de l’Algérie de laisser débarquer à l’aéroport d’Alger, le 7 janvier dernier, l’influenceur algérien « Doualemn », expulsé de France le jour même, il avait opté par un discours plutôt virulent qui a été critiqué même en France par plusieurs personnalités, dont l’ancien Premier ministre, Dominique de Villepin.

Dans un entretien paru mardi 21 janvier sur les colonnes du quotidien français « L’express » et repris par l’AFP, il a estimé que « le moment est venu de tourner la page ».

« Il nous faut désormais normaliser notre relation diplomatique avec l’Algérie », a-t-il ajouté, appelant à « dépassionner les échanges avec l’Algérie ».

Pour ce qui est du passé colonial, celui-ci a déclaré : « Nous devons retrouver un regard équilibré sur cette période ». « La colonisation, c’est bien sûr des pages sombres qu’il faut dénoncer, et nous l’avons fait. Il y a eu aussi, je le dis, des apports et des liens qui se sont créés », a-t-il ajouté.

Néanmoins, le ministre français de l’Intérieur a réitéré son souhait de « revoir les accords franco-algériens de 1968 », qu’il juge « datés et déséquilibrés ».

Pour rappel, le refoulement par l’Algérie du ressortissant algérien établi en France et expulsé jeudi 7 janvier, avait fait réagir, dès le lendemain, deux ministres français.

« L’Algérie cherche à humilier la France », a estimé vendredi 9 janvier, Bruno Retailleau. « La France n’aura pas d’autre possibilité que de riposter », a indiqué, de son côté, le ministre français des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.

Deux jours plus tard, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, exprime sa volonté de « supprimer », comme il l’a dit, l’accord signé entre l’Algérie et la France en 2013 relatif à l’exemption réciproque de visas de court séjour pour les titulaires d’un passeport diplomatique ou de service, non diplomates. 

Entre-temps, l’Algérie a réagi à ce qui s’apparente être une « campagne » en expliquant les raisons du refoulement de l’influenceur.

Qualifiant l’expulsion d’ « arbitraire et abusive », le ministre des Affaires étrangères a précisé qu’il y a « violation des dispositions pertinentes de la Convention consulaire algéro-française du 25 mai 1974 », puisque « la partie française n’a cru devoir informer la partie algérienne ni de l’arrestation, ni de la mise en garde à vue, ni de la détention, ni encore de l’expulsion du ressortissant en cause ».

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