Relations algéro-françaises : Darmanin propose la suppression de l’exemption de visas pour les titulaires d’un passeport diplomatique

Le gouvernement français continu sur la voie de l’escalade à l’égard de l’Algérie. Après les ministres français, de l’Intérieur, Bruno Retailleau et celui des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, ce dimanche 12 janvier 2025, c’était au tour du ministre de la Justice, Gérald Darmanin, d’évoquer l’Algérie en proposant la « suppression » de l'accord signé entre l’Algérie et la France en 2013 relatif à l'exemption réciproque de visas de court séjour pour les titulaires d'un passeport diplomatique ou de service.
© DR | Gérald Darmanin, ministre de la Justice de la République française

Après les ministres français, de l’Intérieur et des Affaires étrangères, ce dimanche, c’était au tour du ministre de la Justice, Gérald Darmanin, d’évoquer l’Algérie.

Sur la chaine de télévision « LCI », celui-ci a exprimé sa volonté de « supprimer », comme il l’a dit, l’accord signé entre l’Algérie et la France en 2013 relatif à l’exemption réciproque de visas de court séjour pour les titulaires d’un passeport diplomatique ou de service.

« Il y a un accord de 2013 qui est un accord gouvernemental qui permet à ceux qui ont un passeport officiel, un passeport diplomatique algérien, de venir en France sans visa pour pouvoir circuler librement », a-t-il déclaré, avant de préciser : « Toucher les dirigeants ou la plupart des dirigeants algériens qui ont la position de décision d’humiliation, comme l’a évoqué le ministre de l’Intérieur (Bruno Retailleau, NDLR)), ça me parait plus intelligent, plus efficace et ça peut se faire très rapidement ».

L’Algérie explique les raisons du refoulement de l’influenceur

C’est le troisième ministre français qui évoque l’Algérie depuis le refus des autorités algériennes, jeudi dernier, de laisser débarquer à l’aéroport d’Alger l’influenceur algérien « Doualemn », expulsé de France. Ce qui renvoie à une volonté de maintenir l’escalade du côté du gouvernement français à l’égard de l’Algérie.

« L’Algérie cherche à humilier la France », a estimé vendredi le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau. « La France n’aura pas d’autre possibilité que de riposter », a indiqué, de son côté, le même jour, le ministre français des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.

Une expulsion « arbitraire et abusive » a réagi pour sa part l’Algérie samedi dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Ce dernier précise, par ailleurs, qu’il y a « violation des dispositions pertinentes de la Convention consulaire algéro-française du 25 mai 1974 », puisque « la partie française n’a cru devoir informer la partie algérienne ni de l’arrestation, ni de la mise en garde à vue, ni de la détention, ni encore de l’expulsion du ressortissant en cause ».

De plus, « elle n’a pas donné suite à la demande de la partie algérienne d’exercer sa protection consulaire au profit du ressortissant concerné à travers le droit de visite ».

« L’Algérie n’est pas engagée dans une logique d’escalade, de surenchère ou d’humiliation », a encore ajouté le MAE.

Ce que prévoit l’accord…

A rappeler, en dernier lieu, que l’accord algéro-français sur l’exemption réciproque de visas de court séjour pour les titulaires d’un passeport diplomatique ou de service, signé à Alger, le 16 décembre 2013 a été ratifié par l’Algérie le 2 juin 2014.

Ses article premier stipule que « les ressortissants algériens se déplaçant en mission ou à titre privé et titulaires d’un passeport diplomatique ou de service en cours de validité  ont accès, sans visa d’entrée, à l’ensemble du territoire de la République française, pour un séjour ininterrompu ou plusieurs séjours dont la durée totale n’excédera pas, 90 jours sur toute la période de 180 jours sur le territoire des Etats membres de l’espace Schengen, ou dans toute partie du territoire de la République française non comprise dans cet espace ».

La chose est valable dans l’autre sens selon l’article 2 du même accord (accès sans visa en Algérie des ressortissants français en mission ou à titre privé et titulaires d’un passeport diplomatique ou de service).

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