Le groupe parlementaire La France Insoumise-NFP (Nouveau front populaire), présidé par Mathilde Panot, a tenu, dans un communiqué rendu public lundi 13 janvier 2025, à se démarquer du discours véhiculé par le gouvernement français, et fortement répercuté par plusieurs médias notamment de droite, à l’égard de l’Algérie.
Tout en rappelant que « depuis quelques jours plusieurs ministres ou dirigeants du camp présidentiel s’emploient à créer une escalade d’agressivité irresponsable contre l’Algérie », le groupe parlementaire LFI-NFP indique que « certains dirigeants français jouent une absurde logique de revanche sur l’Algérie et utilisent un vocabulaire guerrier totalement inacceptable ».
Un ton « insupportable pour des millions de Français intimement liés au bonheur commun de nos deux peuples », ajoute la même source.
Pour ce groupe parlementaire, « le différend entre la France et l’Algérie au sujet de l’expulsion de l’influenceur algérien Doualemn ne doit pas se régler autrement que par l’application du Droit ».
« S’ils sont confirmés, ses propos appelant à la violence notamment contre un opposant au régime algérien sont inacceptables », a estimé ce groupe, en précisant que néanmoins ces propos « ne peuvent conduire à priver le mis en cause de ses droits ».
« Aucune situation particulière ne doit servir d’alibi à une volonté de détérioration supplémentaire des liens entre nos deux pays », ont déclaré ces députés de gauche.
Bruno Retailleau « entretient l’escalade et tente de forcer la confrontation »
« La manière dont Bruno Retailleau (ministre français de l’Intérieur, NDLR), qui s’est illustré depuis son entrée au gouvernement par ses attaques contre l’État de droit ou pour réhabiliter la colonisation, entretient l’escalade et tente de forcer la confrontation et est aussi abjecte qu’irresponsable », a ajouté encore la même source.
Par ailleurs, pour LFI-NFP, l’accord franco-algérien de 1968 « a déjà été complètement vidé de sa substance depuis cette époque ». Donc, « les attaques contre lui ne servent qu’à alimenter des fantasmes irresponsables et blessants pour nos deux peuples ».
A cet effet, poursuit-il, « avec l’Algérie, comme avec d’autres pays d’Afrique, le renoncement à toute posture de domination néocoloniale est la base de toute relation équilibrée c’est-à-dire égalitaire et respectueuse de chacun ».
En dernier lieu, le groupe parlementaire LFI-NFP exprime son inquiétude et « vive opposition » à « cette escalade insupportable pour des millions de familles françaises qui vivent une relation directe d’affection et de fraternité respectueuse avec le peuple algérien ». « La guerre est finie depuis soixante-deux ans », a-t-il lancé.
« Violation de la procédure », selon l’Algérie
« L’Algérie cherche à humilier la France », a estimé vendredi 10 janvier le ministre français de l’intérieur, Bruno Retailleau. « La France n’aura pas d’autre possibilité que de riposter », a renchérit, pour sa part, celui des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a expliqué que « L’Algérie n’est pas engagée dans une logique d’escalade, de surenchère ou d’humiliation ».