Rencontres euro-algériennes des écrivains : « La représentation de la ville en littérature » en débat

La 15e édition des Rencontres euro-algériennes des écrivains s'est tenue, hier, à Alger, avec pour thème central : "La représentation de la ville en littérature". Cet événement a réuni des auteurs algériens et européens qui ont partagé leurs réflexions et expériences sur la manière dont la ville est dépeinte dans leurs œuvres.
© INTERLIGNES | Débat autour de thème de la ville en littérature, organisé par la délégation de l'union européenne à Alger

Organisée par la délégation de l’Union européenne (UE) en Algérie, en collaboration avec les services culturels des Etats membres de l’UE représentés en Algérie, la 15e édition des Rencontres a accueilli six auteurs qui ont débattu de la principale thématique retenue pour cette année : « La représentation de la ville en littérature ».

Initialement huit écrivains sont conviés à cette édition, à savoir Franco La Cecla (Italie), Sabina Urriaca (Espagne), Lenka Horňáková Civade (République Tchèque) et Irina Papancheva (Bulgarie), alors que l’Algérie a été représentée par Samir Toumi, Kaltoum Staali, Kaci Djerbib et Salah Badis. Finalement six seulement ont pu assister à cette rencontre littéraire, en raison de la non délivrance de visa pour deux auteurs européens en l’occurrence Sabina Urriaca (Espagne), Lenka Horňáková Civade (République Tchèque).

Dans une allocution prononcée à l’ouverture de la 15e édition des rencontres euro-algérienne des écrivains, Diego Mellado, ambassadeur de l’UE en Algérie a déclaré que cette manifestation culturelle est « un espace de rencontre de dialogue, d’échange de littérature ». Le diplomate a annoncé dans la foulée la tenue dans les mois prochains du festival de cinéma européen, ainsi que du festival de la musique. « Nous continuons à établir les liens à travers des espaces de rencontres, des espaces de dialogue et d’échange dans le but de créer des ponts entre l’Europe et l’Algérie et cimenter les liens qui existent déjà », a affirmé M.Mellado en conclusion de son intervention.

La ville, source d’inspiration et matière littéraire

Pour Keltoum Staali, romancière et poétesse, lauréate du prix Mohamed Dib de littérature en 2022 pour son roman « la ville aux yeux d’or », « l’écriture a été pour moi une façon de garder le lien avec Alger, cette ville qui m’avait tant donné », a-t-elle déclaré. Et de souligner « Alger est une ville qui nourrit mon écriture, elle est aussi une matière littéraire », a-t-elle expliqué.

L’auteur italien, Franco La Cecla a quant à lui mis en lumière la problématique de l’architecture qui n’est pas adaptée à la mentalité des gens qui sont amenés à y vivre. L’intervenant a donné pour exemple, l’histoire de l’écrivain turc, Pamuk, qui abandonna les études d’architecture pour se convertir à l’écriture, estimant que rapporter le vécu quotidien des personnes qui habitent les immeubles d’Istanbul est plus important que l’architecture. Pour lui, « c’est une grande leçon que les mots peuvent donner à l’architecture », a-t-il souligné.

Intervenant au débat, le journaliste, écrivain, poète, Kaci Djerbib, auteur du livre « M’dina fragments de villes et autres lieux », qui selon lui, peut sembler un livre d’architecture, un traité de sociologie urbaine. « Il s’agit d’un florilège de textes écrits en parallèle de mon travail de journaliste », a-t-il soutenu. Pour lui, la ville est un être qu’on doit entretenir tous les jours. C’est comme un parent que vous connaissez jeune, qui évolue et à un certain âge la santé l’abandonne. « La ville c’est l’être qui nous accompagne on est dedans elle est en nous », a-t-il expliqué.

Un débat riche autour de la thématique s’est poursuivi jusqu’à la fin de journée, avec des interventions des auteurs Samir Toumi, Salah Badis et Irina Papancheva (Bulgarie).

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