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Rentrée scolaire: cafouillage, flou et «manque de préparation»  

Alors que le personnel administratif et les enseignants sont fixés sur leur retour, la rentrée des élèves (2022/2023), elle, est renvoyée aux calendes grecques. Le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed qui s’exprimait mardi, a déclaré que la date de la rentrée des élèves sera annoncée «prochainement». C’est le cafouillage !

Avec tous les frais et les préparatifs qu’exige le retour des enfants en classes, familles et parents ne savent plus comment gérer leur budget. Que se passe-t-il et pourquoi la date de la rentrée est gardée au secret à quelques jours du début du septembre, mois de toutes les rentrées ? S’agit-il d’un manque de préparation ? Y a-t-il possibilité de voir la rentrée décalée jusqu’à la mi-septembre ou la fin du mois ? Rien n’est clair. Pour les syndicats du secteur, il y va de la crédibilité de l’école algérienne.

 «On ne comprend pas pourquoi tant de retard à annoncer la date de la rentrée pour les élèves. Habituellement, il y a un écart de trois à 4 jours entre nous, les enseignants et les élèves, pour que nous puissions préparer les conseils de classes et tracer le programme», déplore Zoubir Rouina, coordinateur du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), joint par téléphone.

Crédibilité

Le syndicaliste se demande «s’il y a d’autres considérations autres que sanitaires ou pédagogiques, par exemple», qui soient à l’origine de ce cafouillage ? «Qu’on nous le dise, au moins», dit-il, non sans douter qu’en dehors de ses raisons, «il n’y a rien qui justifie» ce retard. «À moins que cela dépasse le ministre de l’Education nationale», doute Zoubir Rouina.

L’introduction de l’anglais dans le cycle primaire peut-elle en être en cause ? Notre interlocuteur répond : «Je ne pense pas puisqu’ils disent  que tous les préparatifs sont bons et les moyens réunis à cet effet». Quoi qu’il en soit, ce genre de cafouillage «touche à la crédibilité de l’école publique algérienne», regrette le coordinateur du CLA.

Selon lui, «l’école n’a pas besoins d’un débat stéril sur la date de la rentrée » au moment où des questions essentielles sont évacuées, telles que «le poids du cartable, l’introduction des tablettes pour moins de 10% seulement des écoles primaires (1.700/20.000 établissements), le livre électronique, … etc». «Il faut une réforme globale de l’école, avec la participation des spécialistes. C’est ainsi qu’on évitera à l’avenir qu’un nouveau ministre vienne pour effacer le travail de son prédécesseur», plaide-t-il.

Les vraies questions évacuées

De son côté, Boualem Amoura,  déplore que «depuis l’indépendance, nous n’avons pas connu un tel flou autour de la date de la rentrée des élèves».

Tout en balayant les éventuelles raisons liées à la pandémie de Covid-19 et à l’introduction de l’anglais dans le cycle primaire, le secrétaire général du Satef (Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation), estime que «le ministère n’est pas encore prêt à recevoir les élèves, à cause du retard pris dans la réalisation e la réception des nouveaux établissements». Selon lui, «il y a des chantiers d’écoles qui remonte à 2012, non livrés».

L’ntroduction de l’anglais n’est pas en cause

«Avec le nombre croissant d’élèves qui arrivent dans les bancs des écoles, les infrastructures ne suffisent plus», affirme Boualem Amoura qui s’interroge « qui en est responsable ? ». «Les walis, les responsables des directions du Logement et le ministère doivent tous rendre des comptes», réclame-t-il.

Il y a aussi, pense-t-il, une autre raison: celle liée à la surcharge des classes. En effet, le syndicaliste explique que suite à la baisse des moyennes de passage (4/10 au primaire et 9/20 au collège et au lycée), on aura des groupes à 35 élèves». Ajouté au fait que jusqu’à présent, le ministère de tutelle n’a pas encore décidé si l’enseignement par groupes sera reconduit ou, va-t-on retourner à l’enseignement normal d’avant la pandémie. «Officiellement, rien n’a été décidé sur le sujet», affirme notre interlocuteur, reprochant au ministère de «naviguer à vue et d’agir dans l’anarchie totale».

Surcharge et manque de préparation

Mais toutes les conditions sont réunies, d’après le ministre. « Faux », estime M. Amoura. «Qu’on arrête de mentir. Les conditions ne sont pas réunies, les établissements ne sont pas prêts, les écoles sont dans un état dégradé, il y a manque d’eau, il y a manque de sécurité dans les écoles pilotes concernées par l’introduction des tablettes, il y a des P/APC en congé qui ont abandonné les établissements, …etc », s’emporte-il.

Malheureusement, conclut le syndicaliste, cela «va se répercuter sur la scolarisation de nos enfants et l’avancement du programme», en plus du «désagrément causé aux parents d’élèves qui ne savent plus quand est ce qu’il faut rentrer de leurs congé».

Par ailleurs, du côté du ministère de l’Education, le flou demeure entier sur la date de la rentrée des élèves. Aucune raison n’a été donné par le ministre Abdelhakim Belabed. Nos tentatives de joindre  par téléphone un responsable de entourage direct, sont restées sans réponses.

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