Plusieurs centaines de manifestants ont exprimé aujourd’hui 24 février, leur rejet pour un cinquième mandat de l’actuel président de la république Abdelaziz Bouteflika, qui s’est porté officiellement candidat pour briguer un nouveau mandat. Des dizaines de protestataires ont été interpellés. Certains sont relâchés et d’autres sont toujours en détention dans les commissariats de la capitale.
Le mouvement « Mouwatana », né quelques mois avant l’échéance présidentielle prévue pour le 18 Avril prochain a appelé à une manifestation à Alger centre. Plusieurs centaines de policiers et de forces anti-émeute ont été déployés dès le matin afin d’empêcher la tenue du rassemblement.
Un arsenal de répression a été déployé autours de la place Maurice Audin : Camions avec canon à eau, chasse neige et des fourgons cellulaires. Ils sont postés dans toutes les ruelles autours de la place : Boulevard Mohamed 5, Tunnel des facultés, Place Mauritania, et la grande poste.
Le chat et la souris
Les policiers n’ont pas réussi à contenir les protestataires qui, malgré les gaz lacrymogènes et le nombre impressionnant de CRS, ont trouvé le moyens de jouer au chat et la souris dans les ruelles et escaliers qui relient le boulevard mohamed 5 et la rue Didouche Mourad.
Les manifestants qui étaient en majorités très jeunes, nés durant le règne de l’actuel président ont scandé plusieurs slogans hostiles au système : « Bouteflika Ya El Maroki, Makche Ohda Khamissa (Bouteflika, marocain, il n’y aura pas de 5e mandat), Echaab la yourid, la Bouteflika la Said (le peuple ne veut ni Bouteflika, ni Said), Klitou leblad ya saraqin (vous avez pillé le pays, bande de voleurs) et système dégage.
Interpellations violentes
Plusieurs dizaines d’agents de police en civile, hommes et femmes, ont procédé à l’interpellation des manifestants qui sont directement embarqués dans les fourgons cellulaires, qui par la suite les acheminent vers les commissariats. Les scènes étaient parfois violentes entre les manifestants qui résistent aux interpellations, et les agents de police qui étaient déterminés pour mettre les manifestants dans les fourgons.
Les leaders du mouvement « Mouwatana » Sofiane Djilali, aussi président du parti Jil Jadid, et Zoubida Assoul, présidente de l’UCP, ont étaient bousculés et chassés par les policiers dans le but de quitter la manifestation, mais ils ont affiché une vrai réistance et sont restés dans la manifestation.
La manifestation n’a pris fin que vers 16 heures. Les manifestants se sont donnés rendez-vous pour la prochaine manifestation annoncée par les étudiants le mardi prochain, 26 février.