L’ancien chargé de communication du RND, Seddik Chihab, fonce sur le siège du RND pour y déloger le secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia. En effet, le conflit opposant les deux hommes a pris, depuis aujourd’hui, une nouvelle tournure. Chassé de parti avec le gel de sa qualité de membre du bureau exécutif, l’ancien bras droit et fidèle des fidèles de l’ancien premier ministre a mobilisé, aujourd’hui, ses partisans pour organiser un rassemblement devant le siège national du RND.
A la tête de plusieurs dizaines de protestataire, Seddik Chihab a organisé un rassemblement devant le bâtiment abritant le siège national du parti. Réuni à l’entrée de l’immeuble, les contestataires ont longtemps attendu l’arrivé d’Ahmed Ouyahia pour lui signifier lui demander de quitter son poste de secrétaire général.
« On réclame le départ d’Ouyahia », « le peuple (du RND) veut le départ d’Ouyahia », « le parti doit être dirigé par ses militants et non par des forces extraconstitutionnelles », lancent-ils. Seddik Chihab a même brandi une banderole sur laquelle on voit les portraits de Saïd Bouteflika et d’Ahmed Ouyahia, présenté comme la tête de « la bande de malfaiteurs qui a pris en otage le pays ».
Le désormais ennemi juré d’Ahmed Ouyahia donnait, tout au long du rassemblement, des instructions à ses partisans surexcités. Dans une déclaration à la presse, Seddik Chihab accusé même son ancien protecteur au sein parti de continuer de travailler pour « le groupe de Bouteflika ».
Comme si, lui, il ne l’était pas. « Ouyahia n’est pas un homme de parti, n’est pas un homme politique, ne fait pas de la résistance pour ses convictions. Le groupe de Bouteflika leur a demandé à tous de résister autant que possible. Il est donc clair que cet homme ne travaille pas aujourd’hui pour les intérêts du parti. Il travaille pour un agenda politique. Il est le porte-parole et l’exécuteur des forces extraconstitutionnelles, des tenants du pouvoir», estime-t-il.
Poursuivant sa charge, il accuse l’ancien premier ministre de trahison. « Il a trahi notre confiance, s’est joué de nous, des militants sincères. Il a exploité notre engagement, notre discipline, notre patriotisme, notre sens du devoir et notre naïveté politique. Les militants sentent aujourd’hui la douleur d’avoir été floués. Nous essuyons aujourd’hui des insultes au quotidien en raison des décisions, des positions et des déclarations d’Ouyahia. A quoi pouvez-vous vous attendre lorsque le secrétaire général de ton parti dit qu’il est l’ami d’Ali Haddad et ajoute : « Vive l’oligarchie » ? En quoi ce genre de déclarations peut-il engager le militant de la base ou même le cadre ? », s’est-il interrogé.
Pour rappel, Seddik Chihab était aussi un soutien zélé du 5ème mandat, tout comme Ahmed Ouyahia qu’il dénonce aujourd’hui. « Nous sommes tenus par des échéances et ce qui fait le sérieux de l’Algérie est qu’elle a toujours respecté ses échéances et c’est en respectant ces échéances qu’on arrive à construire des institutions pérennes. Au RND, nous ne voyons pas d’éléments qui imposeraient le report (élection présidentielle du 18 avril)», avait-il déclaré en janvier dernier, quelques jours avant la convocation par le président Bouteflika du corps électoral.