L’Organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF) a publié, mardi 20 avril, le nouveau classement annuel mondial de la liberté de la presse qui annonce que 73% des 180 pays évalués font face à des conditions jugées « très graves », « difficile » et même « problématique » pour la profession. L’Algérie reste dans la 146e place comme l’an dernier.
« Principal vaccin contre la désinformation« , l’exercice du journalisme est « totalement ou partiellement bloqué » dans plus de 130 pays, interpelle Reporters sans frontières (RSF).
Ainsi, sur la carte géographique, les pays où la presse connait des restrictions sont peints en noir, rouge et orange. Seulement 12 pays sur 180, soit 7 %, contre 8 % en 2020, affichent une « bonne situation » et sont peints en blanc. Une « zone blanche » qui n’a « jamais » été « aussi réduite depuis 2013« , selon la même source.
De surcroit, selon l’ONG la crise sanitaire du coronavirus a imposé des barrières à la couverture de l’actualité. En effet, celle-ci représente, selon le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire « une forme d’opportunité pour des États qui on pu restreindre la liberté de la presse« .
Pour le cas de l’Algérie, RSF estime que « les poursuites judiciaires et les condamnations de journalistes pour des publications portant « atteinte à l’unité nationale » ou « atteinte à l’ordre public et à la sûreté de l’Etat » sont récurrentes. Plusieurs médias en ligne ont été bloqués et ne sont plus accessibles. Face aux pressions, les journalistes et les médias peinent à faire leur travail. Un durcissement visible de la répression envers toutes les voix dissidentes est à l’œuvre alors que les citoyens algériens ne cessent de revendiquer davantage de libertés ».
Selon le même responsable, la pandémie a également « provoqué une énorme fermeture des accès » aux terrains et aux sources pour les journalistes, « pour une part légitime, quand il s’est agi de précautions sanitaires, mais aussi illégitime. Dans les deux cas, la question, c’est : ces accès seront-ils rouverts ?« , se questionne-t-il.
#RSFIndex: RSF unveils its 2020 World Press Freedom Index:
— RSF (@RSF_inter) April 20, 2021
1: Norway 🇳🇴
2: Finland 🇫🇮
3: Sweden 🇸🇪
13: Germany 🇩🇪
33: United Kingdom 🇬🇧
34: France 🇫🇷
41: Italy🇮🇹
44: United States 🇺🇸
67: Japan 🇯🇵
111: Brazil 🇧🇷
142: India 🇮🇳
146: Algeria 🇩🇿
180: Eritrea 🇪🇷https://t.co/DplP3IsTsu pic.twitter.com/a31BxusUwu
Egalement en Iran qui détient la 174e place selon le classement de l’ONG, les autorités ont « multiplié les condamnations de journalistes pour mieux minimiser le nombre de décès liés » au Covid-19. L’Égypte, de son côté, est aller même jusqu’à interdire « la publication de chiffres sur la pandémie autres que ceux du ministère de la Santé« , rapporte la même source.
Ou encore la Malaisie, qui a récemment adopté « un décret anti-fake news » donnant le droit au « gouvernement d’imposer sa propre version de la vérité« .
En dernière position, soit à la 177e place, figure la chine qui se place devant le Turkménistan, la Corée du Nord et l’Érythrée.
Quant à la Norvège, celle-ci conserve sa place en haut du classement, et ce, pour la cinquième année consécutive, devant la Finlande et la Suède.
Côté Europe, celle-ci reste la région la plus sûre. Néanmoins, les agressions et interpellations abusives sont devenus répétitives. Tel est le cas en France où des manifestations dans tout le pays se sont déclenchées contre le projet de loi sur la « sécurité global« , qui rappelons-le a finalement été adopté par le parlement le 15 février dernier.
Aux Etats-Unis, la situation reste selon RSF, « bonne », et cela, « même si la dernière année du mandat de Donald Trump s’est caractérisée par un nombre record d’agressions (près de 400) et d’arrestations de journalistes (130)« .
Par ailleurs, la zone rouge abrite désormais le Brésil, « insultes, stigmatisations et orchestration d’humiliations publiques de journalistes » sont « devenues la marque de fabrique du président Bolsonaro« , rapporte la même source. Cela reste également le cas pour la Russie qui s’est adonnée à la « limitation de couverture » des « manifestations liées à l’opposant Alexeï Navalny« .
Pour ce qui du continent « le plus violent » pour les journalistes, l’Afrique a enregistré quelques progrès à ce niveau là. En effet, le Burundi gagne 13 places et se place désormais à la 147e position, également la Sierra Leone qui se positionne en 75e place et enfin le Mali qui détient la 99e place, et ce, en gagnant 9 positions.
Avec AFP.