Bruit de bottes au Sahara Occidental. L’accord de cessez-le-feu en vigueur depuis des dizaines d’années risque d’être rompu à tout moment. L’intervention aujourd’hui des forces de l’occupation marocaine dans la zone tampon de Guerguerat, au sud, pourrait envenimer la situation.
La tension est à son paroxysme depuis le début de la journée de ce vendredi.Que s’est-il passé ? Selon les autorités Sahraouies, des militaires marocains « ont tiré sur des manifestants dans la zone de Guerguerat », où se tiennent annuellement des manifestations pour dénoncer l’occupation marocaine qui dure depuis 1975.
Guerguerat, située non loin de la frontière avec la Mauritanie, est la zone où la distance
séparant les territoires Sahraouis libérés et la partie occupée est trop proche.
Pour l’occupant marocain, »cette attaque est intervenue en réaction aux » provocations du
Polisario ». « Le Polisario et ses milices qui se sont introduits dans la zone depuis le 21octobre
ont mené des actes de banditisme, bloqué la circulation et harcelé continuellement les
observateurs militaires de la Minurso », justifie le ministère des Affaires étrangères marocain,
dans un communiqué.
Selon la même source, le but de l’opération en cours est de « mettre un terme à la situation de
blocage et restaurer la libre circulation civile et commerciale sur la route qui conduit vers la Mauritanie ».
L’Algérie dénonce la violation du cessez-le-feu
Réagissant à cette situation, l’Algérie dénonce de graves violations du cessez-le-feu par le
Maroc.
« L’Algérie appelle à la cessation immédiate de ces opérations militaires, dont les conséquences sont de nature à affecter la stabilité de toute la région », précise le ministère des affaires étrangères dans un communiqué.
L’Algérie, lit-on dans le même document, appelle les deux parties, le Royaume du Maroc et le
Front Polisario, « à faire preuve d’un sens de responsabilité et de retenue, et au respect, dans
son intégralité, de l’Accord Militaire N°1, signé entre elles et l’ONU.
Elle attend, en particulier, du Secrétaire Général de l’ONU et de la MINURSO, l’accomplissement scrupuleux de leurs missions, sans restrictions ni entraves, et dans l’impartialité qu’exigent les développements actuels ».
« L’Algérie réitère son appel à l’endroit du Secrétaire Général de l’ONU, en vue de la
nomination, dans les plus brefs délais, d’un Envoyé Personnel et la reprise effective des
pourparlers politiques, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité, de
l’Assemblée Générale de l’ONU et des Principes de la Charte », ajoute-t-il.