L’ancien président du RCD, Said Sadi a glosé, ce dimanche 12 mai, sur le maintien d’élection présidentielle pour 04 juillet prochain estimant que « si elle devait être organisée en dépit de tout bon sens, cette présidentielle ne réglera rien ».
« Pire, elle mettra l’armée face à un peuple déterminé, soudé et unanime dans sa quête de liberté. Et cette fois, il n’y a ni parti déclarant abolir les libertés individuelles et collectives ni mouvement insurrectionnel armé pouvant justifier des mesures exceptionnelles », a-t-il prévenu.
Said Sadi a indiqué que « s’il est difficile de trouver des explications rationnelles à la présidentielle officiellement prévue pour le 4 juillet et à laquelle personne ne croit ou adhère, il est, hélas, aisé de deviner les tragiques conséquences de cet aveuglement ».
L’autre hypothèse pour l’ancien président du RCD, serait de « reporter ce scrutin », avance-t-il ajoutant qu’il faudra alors « violer, une fois de plus, une Constitution que les partisans du statu quo déterrent à chaque fois qu’ils doivent rejeter la transition démocratique demandée par le peuple depuis maintenant trois mois ».
« L’abîme constitutionnel qui se rapproche à grands pas est vertigineux. Le 9 juillet, le pays se retrouvera sans chef d’Etat, le délai de la présidence intérimaire étant consommé. Le gouvernement, instance virtuelle, avec un fonctionnement quasi clandestin, déjà dénoncé en tant qu’imposture constitutionnelle, n’aura plus aucune réalité politique. Le parlement illégitime et, maintenant, déserté par la quasi totalité de ses membres est une coquille vide », écrit Said Sadi dans un long message publié sur les réseaux sociaux.
« L’Algérie aura alors le triste privilège de figurer sur la dégradante galerie des nations sans Etat. Terrible responsabilité devant l’Histoire », a-t-il estimé.
D’autre part, Said Sadi n’a pas manqué de critiqué la décision de Gaid Salah de vouloir maintenir la présidentielle du 04 juillet, « On peut supposer que l’état-major qui parraine cette opération pourra toujours ramasser les signatures nécessaires à la validation d’une candidature par un conseil constitutionnel sans président », écrit-il.
« On peut aussi imaginer qu’il sera possible de placer des bureaux de vote dans les casernes pour offrir quelques images aux médias lourds, brusquement retombés dans les diffusions burlesques de la pensée unique. On présentera des militaires habillés en civil se précipitant sur les urnes pour « accomplir leur devoir électoral » et des résultats soviétiques viendront aussitôt couronner la supercherie. Un président potiche sera alors prêt pour la traditionnelle opérette. Du moins, le croit-on », développe-t-il
Said Sadi estime que ce vide ouvre la voie à toutes les aventures, y compris celle du recours à l’état d’exception. Des voies redoutant cette éventualité n’hésitent pas à assurer que l’invraisemblable blocage politique entretenu contre vents et marées tend, justement, à provoquer cette funeste perspective. Ont-elles tort ? », affirme-t-il