Said Sadi rappelle que « dans les années 80, quand nous étions libérés, nous refusions de nous acquitter de nos amendes. A ce jour, elles sont d’ailleurs demeurées impayées. C’était, pour nous, une manière de contester toute forme de légitimité à nos condamnations ».
« Il est important que l’ensemble des détenus discutent de la suite à donner à cette décision afin que tous adoptent la même position. S’ils refusent de payer, il faudra que les citoyens se mobilisent à leur côté si d’aventure l’appareil judiciaire était tenté de s’acharner contre ceux qui rejettent son diktat », dit-il.
Said Sadi propose que la collecte du paiement de ces amendes soit organisée par le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). « Le CNLD pourrait organiser la prise en charge collective du paiement de ces amendes. Cette opération sera un message clair délivré au pouvoir : nous assumons solennellement ce qui est reproché à des jeunes qui ont honoré la patrie que vous avez dégradée », ajoute-il
« En prenant en charge leurs amendes, nous disons à l’état-major qui les a exigées, qu’à travers les souffrances endurées par ces jeunes, c’est la Révolution qui est atteinte et qu’en conséquence, c’est à la Révolution de réagir et de se défendre en affrontant les outrances dont elle est l’objet. Chacun entend bien que la question dépasse largement le strict aspect comptable », estime Said Sadi
