L’indomptable militant des Droits de l’Homme et de la cause mozabite, Kameleddine Fekhar, est décédé, dans la matinée de ce mardi 28 mai. Hier lundi, son état de santé s’étant détériorée, il a été transféré à l’hôpital Franz Fanon de Blida où il a rendu l’âme. Deux jours avant le décès de Fekhar, son avocat Salah Dabouz avait interpellé les autorités sur la santé du militant. En vain. Son cri de détresse n’a pas trouvé une oreille attentive et les autorités ont répondu par un silence de mort.
Dans cette interview, Me Dabouz revient sur les circonstances de la mort du militant Kameleddine Fekhar. Arrêté le 31 mars dernier, près de son lieu de travail à Ghardaia, le défunt a depuis entamé une grève de la faim pour dénoncer son incarcération.
Boulversé, Me Dabouz accuse les autorités judiciaires et administratives qui ont traité ce dossier. « J’accuse le procureur général près la Cour de Ghardaia d’être dernière cet acharnement contre les activistes notamment les mozabites », soulignant qu' »« Il n’y a que les activistes mozabites qui sont arrêtés pour leurs publications après le 22 février (date du début du mouvement populaire contre le pouvoir).
L’avocat dénonce un « acharnement » et une « mort programmée » prévus par les autorités judiciaires et administratives de Ghardaia. « Kamel Eddine a été mis en détention provisoire sous l’ordre du juge d’instruction de la première chambre de Ghardaia. Selon le témoignage de Kameleddine Fekhar, le juge d’instruction a ordonné sa détention avant même d’examiner son dossier », s’indigne-t-il.
« sonnette d’alarme »
L’avocat accuse également le wali de Ghardaia, qui, selon lui, a toujours stigmatisé les militants des droits de l’homme. «Ce Wali les a condamnés (Kameleddine Fekhar et Hadj Brahim Aouf), avant que la justice n’examine leur dossier».
« J’ai tiré la sonnette d’alarme depuis trois semaines pour dire que Fekhar et Aouf Hadj Brahim étaient détenus dans des conditions inhumaines dans le pavillon carcéral de Ghardaia. Mais rien n’a été fait », conteste-t-il indiquant que les deux activistes ont été confinés dans une salle malpropre et inconvenante de 2m².
Le militant lance un appel aux autorités centrales et onusiennes à examiner le dossier. «Il faut rendre responsables les fonctionnaires de la justice et ceux de l’administration pour leur abus de pouvoir limitant ainsi les libertés de certaines personnes et causant la mort de Dr Fekhar », réclame Me Dabouz dépité.