Le général à la retraite, Ali Ghediri, accuse «les survivants de l’ancien système » d’être à l’origine de sa détention qu’il qualifie de « confinement politique ».
Dans une lettre adressée aux Algériens à parti de sa cellule où il est incarcéré depuis 16 mois, l’ancien candidat à la candidature à la présidentielle du 18 avril 2019 avortée se dit aussi déterminé à poursuivre son combat.
« Ne laissons pas l’Algérie sombrer dans l’anarchie. Seuls, les survivants de l’ancien système en profiteraient. Ils sont nombreux, ils sont parmi nous. Ce sont eux qui sont à l’origine de mon confinement politique depuis 16 mois. Ce sont eux qui manœuvrent dans l’ombre pour que j’y reste », dit-il dans ce document lu, aujourd’hui lors d’une conférence de presse animée à Alger par le collectif pour la libération d’Ali Ghediri.
Selon lui, « ces manœuvres ne le pousseront pas à abdiquer ». « Sachez mes frères et sœurs que quoi qu’ils fassent il ne me feront pas fléchir. Ils ne nous feront pas baisser les bras. L’histoire retiendra que le peuple algérien a entamé un autre projet pour l’avenir. L’Algérie vaincra », lance-t-il.
Ce faisant, Ali Ghediri s’en prend à nouveau au système qui a démasqué, selon lui, par le mouvement populaire du 22 février 2019 qui il compare au 1er novembre 1954. « Pour moi, quoi qu’il en soit, sachez que mes convictions ne font que se raffermir pour mener encore le combat contre un système qui a mené le pays à l’impasse. Ce combat vaut tous les sacrifices », a-t-il souligné.
Après la lecture de cette lettre, les avocats de la défense, dont Me Khaled Bourayou, Me Aouicha Bekhati, Me Haddad et Me Chafei, sont revenu longuement sur cette affaire qui s’éternise dans les travées de la justice. Annonçant qu’un pourvoi en cassation a été introduit devant la Cour suprême contre l’arrêt de renvoie de la chambre d’accusation et pour réclamer l’acquittement de leur client, les avocats parlent « d’une détention arbitraire ».
« La mesure du mandat de dépôt ne devrait être appliquée qu’exceptionnellement. Cette exception n’implique pas Ali Ghediri qui devrait être libéré car il présente toutes les garanties pour répondre à l’appel de la justice », précisent-ils.
Pour eux, si Ali Ghediri est maintenu en détention depuis plus de 16 mois c’est parce que le pouvoir « souhaite le punir pour s’être présenté à l’élection présidentielle d’avril 2019”. Pointant ainsi, une affaire “politique ».
S’agissant des chefs d’inculpation qui lui ont été collés, la défense dénonce un dossier “vide” avec une seule accusation à savoir: “atteinte au moral de l’armée”. « A travers cette accusation, c’est eux qui porte atteinte à l’armée car elle ne peut être déstabilisée par un seul homme. Elle est si fragile que les positions d’une personne peuvent la déstabiliser?”, se sont-ils étonnés.
Dans sa lettre, Ali Ghediri avait qualifié « la prochaine échéance électorale (le référendum sur la révision de la Constitution ndlr) d’importante ». Cela, expliquent les avocats, ne signifie pas qu’il soutient la démarche. Ils citent pour preuve la suite de son texte : « Cet espoir et ces promesses ne pourraient se concrétiser qu’avec l’émergence d’un renouveau démocratique, d’une réflexion, d’une concertation qui seraient fidèles aux aspirations portées par la révolution du 22 février 2019 ».