Depuis le début de la crise politique que traverse l’Algérie, le chef de l’état-major Ahmed Gaid Salah ne cesse de mettre les bâtons dans les roues de tous ceux qui osent le contredire et proposer une feuille de route autre que la sienne. Malgré le premier échec de la présidentielle du 04 Juillet passé, le premier militaire du pays s’entête à imposer un autre scrutin rejeté d’ores et déjà par le hirak.
Le chef de corps d’armée a même désavoué le chef de l’Etat qui a récemment appelé la justice à appliquer des mesures d’apaisement qui permettront au moins de lancer des initiatives de dialogue. Dans son dernier discours, Gaid Salah a rappelé qu’il lui appartient « dans ce contexte, de mettre en exergue certaines de ces idées empoisonnées que véhicule la bande et qu’adoptent certains porte-voix qui orbitent autour d’elle, notamment l’appel à l’élargissement des détenus, qualifiés à tort comme des prisonniers d’opinion, en guise de dispositions d’apaisement selon eux. Aussi, je rappelle encore une fois que seule la justice est
souveraine de la décision, conformément à la loi, concernant ces individus qui se sont pris aux symboles et aux institutions de l’État et ont porté outrage à l’emblème national ».
Ce contredit celui du chef de l’Etat Abdelkader Bensalah, qui, « en réaction à une sollicitation des membres du Panel sur les mesures d’accompagnement et d’apaisement qu’il y a lieu de prendre, le chef de l’État a fait état de sa disponibilité à œuvrer pour inviter la justice à examiner la possibilité d’élargissement des personnes, dont l’interpellation s’est faite en lien avec le déroulement des marches populaires, à envisager l’allègement du dispositif mis en place par les services de sécurité pour garantir la liberté de circulation dès lors que cet allègement ne porte pas préjudice à l’impératif de préserver l’ordre public, et la protection des personnes et des biens lors des marches populaires », a précisé un communiqué de la présidence de la république.
Juste après le discours d’Abdelkader Bensalah, la justice a procédé à la libération de deux détenus d’opinion arrêté lors des marches à Chlef en possession du drapeau Amazigh. Cette décision n’a vraisemblablement pas plu au premier militaire du pays qui s’est prononcé mardi passé sur la question des détenus. Au lendemain de son discours, le ministre de la justice Slimane Brahimi a été démis de ses fonctions. Il a été remplacé à ce poste par Belkacem Zegmati, l’actuel Procureur général de la Cour d’Alger. Ce remaniement auquel procède le gouvernement n’est pourtant pas légal. Il convient de rappeler, dans cette veine, que l’article 104 de la constitution, -que le chef de l’état-major veut à tout prix respecter-, précise que « le Gouvernement en fonction au moment de l’empêchement, du décès ou de la démission du Président de la République, ne peut être démis ou remanié jusqu’à l’entrée en fonction du nouveau Président de la République ».
Cette énième violation de la constitution révèle un grand malaise au sommet de l’Etat, et prouve encore une fois que le les tenants du pouvoir ne cherchent rien d’autre à part le maintien de l’ancien système, mais de manière plus forte. Et pour arriver, les autorités algériennes multiplient les attaques contre la presse, surtout électronique. Après le blocage du site internet TSA Algérie, c’est au tour de notre site internet INTERLIGNES de subir le même sort.