Le tribunal de Constantine a rendu, aujourd’hui, mardi 7 novembre 2023, son verdict dans le procès de l’affaire dite « Amira Bouraoui » qui s’est déroulé le 31 octobre dernier.
La militante, se trouvant en France actuellement, a été condamnée à dix années de prison ferme comme réclamé par le parquet.
Le journaliste Mustapha Bendjama, pour sa part, a écopé de six mois de prison ferme. Ayant déjà purgé cette peine, puisqu’il était en détention depuis le 19 février dernier, il devra quitter la prison aujourd’hui, comme nous l’a confirmé son avocat, Adel Messaoudi. Bendjama a une autre condamnation de huit mois de prison ferme, dans un deuxième dossier né dans le prolongement de celui dont le verdict a été rendu aujourd’hui, mais là encore la peine a été purgée.
Les autres prévenus dans cette affaire, Yacine Bentayeb, un cousin de Amira Bouraoui, et Djamel Miassi, un chauffeur de taxi, ont également écopé de six mois ferme. Ils quitteront également la prison aujourd’hui. La maman de Amira Bouraoui, Khadidja, a été condamnée pour sa part à un an avec sursis. L’officier de la police des frontières (PAF) d’Oum Tboul, Ali Takaida, a quant à lui écopé de trois ans ferme.
Les prévenus étaient poursuivis pour les chefs d’accusation de « association de malfaiteurs dans le but de d’exécuter le crime d’immigration clandestine dans le cadre d’une organisation criminelle ». L’affaire, faut-il le rappeler, est liée à la sortie, début février, de Amira Bouraoui du territoire national. L’ensemble des prévenus étaient en détention provisoire, depuis le 19 février donc, sauf Khadidja Bouraoui, qui a été placée sous contrôle judiciaire.
Dans le deuxième dossier, né dans le prolongement du premier, le journaliste Mustapha Bendjama et le chercheur Raouf Farah ont été condamnés, en appel, le 26 octobre dernier, par la Cour de Constantine, à huit mois de prison ferme et une année avec sursis, pour les chefs d’accusation de « financement étranger » et « publication d’informations classées secrètes ». Farah a quitté la prison le jour même. Deux autres personnes concernées par ce dossier, Mountaha Habes, une cadre de la société Astrefrade, filiale de Asmidal, et le père de Raouf, Sebti Farrah, ont été condamnées respectivement à 18 mois de prison ferme et une année de prison avec sursis.
Pour rappel, l’affaire Amira Bouraoui a sucité de vives tensions entre l’Algérie et la France, car Amira Bouraoui a bénéficié d’une procédure spéciale déclenchée pour l’ambassade de France à Tunis puisqu’elle est aussi de nationalité française.